Hamida El Bour : Œuvrer pour un journalisme de qualité en Tunisie
Projet associé
Shabab up ! EcoleDiplômée de l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information (IPSI) de Tunis, Hamida El Bour dirige cette même école depuis 2017, après y avoir enseigné pendant six ans. Elle évoque les objectifs de l’IPSI et les enjeux de la formation des jeunes journalistes dans son pays aujourd’hui.
L’enseignement du journalisme en Tunisie a beaucoup évolué ces dernières années, à la fois avec l’intégration de nouveautés techniques (factchecking, data journalisme), mais aussi en termes de liberté, comme l’explique Hamida El Bour : Dans nos programmes, nous mettons l’accent sur la notion d’indépendance du journaliste et abordons différentes problématiques, comme la sécurité, la régulation et le respect de l’éthique de la profession.
De nombreux projets ont été lancés par l’école, tels que l’envoi d’élèves à l’étranger avec l’UNESCO, le développement de partenariats avec des universités américaines ou encore l’organisation de formations au journalisme d’investigation avec l’association Arij (Arab Reporters for Investigative Journalism).
Cela nous a apporté de nouvelles compétences, un savoir-faire technique, souligne Hamida El Bour. Le dialogue avec des journalistes confirmés est important et le renforcement de capacités in situ est très motivant pour les jeunes. L’IPSI a également participé au projet Shabab up ! de CFI, avec une expérimentation de la production en temps réel, durant laquelle des élèves se sont déplacés jusqu’à l’île de Kerkennah pour y réaliser un web-documentaire.
L’accent a également été mis sur le développement de la recherche, notamment avec un projet de laboratoire et des masters spécialisés. Aujourd’hui, l’IPSI accueille plusieurs doctorantes et doctorants d’Irak, de Palestine, de Jordanie et du Yémen. Au point de devenir, selon les termes de la directrice, une sorte de labo pour les études doctorales dans les sciences de l’information et de la communication dans la région arabe.
Malgré un contexte marqué par la crise des médias et la précarité de l’emploi, de plus en plus de jeunes parviennent, selon elle, à se lancer dans la création de leurs médias. L’IPSI valorise ainsi au maximum les projets étudiants innovants, tout en essayant de créer un espace qui aide les élèves à s’épanouir sur tous les plans.
À travers les témoignages, les portraits de journalistes et les aventures humaines de notre série Aswat Jadida (Nouvelles voix, en arabe), découvrez dix années d’appui au développement des médias dans le monde arabe.