Une radio syrienne libre qui émet depuis Paris
Projet associé
L'incubateur des médias syriensDepuis huit ans, Radio Rozana fait entendre la voix du peuple syrien en s’appuyant sur un réseau de correspondants et correspondantes en Syrie, témoins quotidiens de la guerre.
Créée en 2013, Radio Rozana est un média qui se déclare indépendant, ne souhaitant véhiculer aucune information biaisée, issue d’un parti politique ou d’un groupe armé. Avant de commencer à émettre, plusieurs personnes avaient été formées, au sein de la ville turque de Gaziantep, à produire des informations équilibrées.
Nous étions un groupe de Syriens croyant aux médias comme voie de changement, raconte Lina Chawaf, l’une des fondatrices et actuelle directrice exécutive de la radio. L’équilibre et l’objectivité donnent plus de crédibilité à votre cause, ajoute-t-elle.
Lors de la création de cette webradio, installée dans un appartement parisien, CFI et l’agence de coopération danoise IMS (International Media Support) ont apporté leur aide en termes de logistique, de sécurité et de formation de l’équipe. Radio Rozana permet un accès à des informations vérifiées en se concentrant avant tout sur les problèmes de société et les droits humains.
Avant 2011, personne n’était au courant des massacres. Grâce au travail des journalistes syriens, maintenant tout le monde sait
ce qu’il s’est passé en Syrie.
Elle propose des récits de vie et raconte des success stories. Cette approche citoyenne permet de toucher un public large, au-delà des clivages politiques et des opinions personnelles. Même si la radio a été exposée à de nombreux discours de haine de la part des groupes armés et surtout du régime syrien, l’accusant parfois d’être un média révolutionnaire, pour Lina Chawaf il est fondamental de dire la vérité quoi qu’il arrive.
Des programmes spécifiques sont destinés aux femmes – pour leur donner une voix dans une société où elles sont sans voix – et aux enfants. D’autres sont consacrés au partage d’opinions afin de s’écouter, de s’accepter et de discuter.
Lina Chawaf poursuit un travail de fond dans ses choix éditoriaux, afin d’éduquer les futures générations : Tu ne peux pas réclamer la liberté si tu n’es pas capable d’autoriser ta fille à s’éduquer. Pendant les révoltes arabes, beaucoup de jeunes gens demandaient la liberté mais, à côté de cela, la refusaient pour leurs sœurs. Une situation contradictoire et confuse. C’est pourquoi il faut changer la société syrienne de l’intérieur. Cela prendra sûrement des générations, mais au moins, nous commençons par planter la graine du futur, conclut la journaliste dans un sourire.
{"preview_thumbnail":"/sites/default/files/styles/video_embed_wysiwyg_preview/public/video_thumbnails/kNaH8mG6DGU.jpg?itok=P9g_5xAH","video_url":"https://youtu.be/kNaH8mG6DGU","settings":{"responsive":1,"width":"854","height":"480","autoplay":1},"settings_summary":["Embedded Video (Adaptatif, autoplaying)."]}
Les contenus produits sont diffusés sur plusieurs plateformes, à la fois en audio à la radio, sous forme d’articles en ligne et parfois en vidéo pour certains programmes sur Facebook et YouTube.
À travers les témoignages, les portraits de journalistes et les aventures humaines de notre série Aswat Jadida (Nouvelles voix, en arabe), découvrez dix années d’appui au développement des médias dans le monde arabe.