Trois études pour mieux comprendre les relations entre jeunes et médias
Projet associé
MédiaSahelDes études de terrain, lancées en octobre 2019, ont identifié les acteurs-clés des localités cibles de MédiaSahel au Burkina Faso, au Mali et au Niger, et ont analysé les dynamiques entre jeunes, médias et acteurs locaux.
De l'étude menée dans les régions de Bobo Dioulasso, Dori, Dédougou, Ouagadougou, Fada N'Gourma et Ouahigouya au Burkina Faso, il ressort que les jeunes ont une perception positive de la radio en tant que moyen d'information, de distraction et d'éducation.
"
Les émissions qui impliquent la jeunesse sont les meilleures", Les émissions qui impliquent la jeunesse sont les meilleures."affirment-ils.
Dans le contexte actuel du pays, leurs attentes ne sont pas les mêmes selon les localités, mais tous prônent une démarche plus interactive dans les émissions, pour mieux se faire entendre. Si, à Dori, Kaya ou encore Ouahigouya, les jeunes accordent plus d'importance aux thématiques sécuritaires, dans d'autres villes comme Ouagadougou, ce sont plus des émissions interactives traitant des enjeux de développement humain qui les attirent. Les émissions culturelles sont également assez prisées, car "
elles permettent d'être en phase avec notre société et de ne pas oublier ce que nous sommes en réalité", explique un jeune de Dédougou.
La radio, un média d'information essentiel au Mali
Au Mali, l'étude a été menée à Mopti, Gao, Tombouctou et Ménaka. Dans ces régions touchées par la crise sécuritaire, la radio est redevenue un vecteur d'information clé. Ainsi, la principale volonté exprimée par les jeunes est la mise en place d'émissions leur permettant d'avoir des informations sur la situation que traverse leur pays.
"Je souhaiterais avoir, à ces moments précis, des informations sur la crise du pays. De plus, comme j'évolue déjà dans un domaine qui nécessite des déplacements, je souhaiterais savoir les risques en temps réel", affirme un jeune de Gao.
Au Niger, l'étude a été effectuée dans les régions de Diffa, Niamey, Tahoua et Zinder. Des focus-groupes ont analysé les besoins et contraintes auxquelles les jeunes sont confrontés et révélé la nature et le contenu des activités qui correspondent le mieux à leurs intérêts.
Ainsi, un fort engouement s'est manifesté pour les émissions interactives pour les jeunes, portant sur des thématiques de société et réalisées avec l'appui des fadas, groupes de discussions informels existant déjà.
Le consultant (lunettes noires), en image ici, avec des jeunes, à la devanture de la salle de réunion de la Maison des Jeunes et d'Art de Diffa
Des jeunes relais dans chaque pays
Ces études ont facilité l'identification de jeunes relais (18 au Niger, 25 au Burkina Faso et une vingtaine au Mali), pour porter les objectifs de MédiaSahel, mais aussi les préoccupations et aspirations de toutes et tous dans le débat public.
Des journées de restitution doivent permettre de présenter les principales conclusions de ces études. La première a eu lieu au Burkina Faso, dans les locaux de CFI, auprès des 27 jeunes relais identifiés, des partenaires et de la presse. Elle a permis de mesurer l'importance de leur implication dans le projet. Le mélange des profils (jeunes, directeurs et directrices de radio, professeurs) a, dans une certaine mesure, mis en lumière les principales ambitions de MédiaSahel, qui sont le dialogue et la cohésion sociale.
Des restitutions seront également organisées au Mali et au Niger.
Le consultant s'adressant aux jeunes et aux directeurs de radios