OSC à l’antenne : le choix de l’intime

OSC à l’antenne : le choix de l’intime

Au Burkina Faso, l’émission Jeune Wakat veut faire la part belle aux femmes. Pour mieux répondre à leurs attentes et choisir des thèmes qui les concernent, l’équipe de production s’appuie sur les organisations de la société civiles (OSC) qui travaillent avec des femmes.

L’expression du désir chez les femmes, les troubles mentaux, l’infertilité, l’héritage émotionnel, les traumatismes liés au conflit, le regain de patriotisme lié à l’insécurité… Près d’une centaine de thématiques ont été identifiées lors du deuxième atelier de concertation entre l’Union Nationale de l’Audiovisuel Libre du Faso (UNALFA) et les OSC, qui s’est tenu à Ouagadougou les 16 et 17 février 2023.

L’objectif de cette rencontre était non seulement de dresser le bilan des six premiers mois de production de l’émission Jeunes Wakat pour elles, produite dans le cadre de MédiaSahel pour Elles, mais aussi de définir de nouvelles thématiques que l’équipe de l’UNALFA traduirait en émissions.

Les représentantes des OSC se sont impliquées corps et âme, s’enthousiasme Clémence Tuina, formatrice CFI et facilitatrice de la rencontre. Elles sont allées vers des sujets intimes, des sujets de proximité, s’étonne-t-elle presque. Ce sont de vrais sujets qui manquent à l’antenne. Pourtant, le public est en demande d’informations dessus
C’est vraiment le vécu des gens, constate également Jean-Baptiste Sawadogo, président de l’UNALFA. De son côté, Iriméyan Ouédraogo, jeune responsable de l’OSC Together for Burkina, admet que quand on arrive à s’ouvrir avec des gens qu’on ne connaît pas, on se rend pourtant compte qu’on a tous les mêmes préoccupations.

Un pari difficile

Le pari n’était pourtant pas gagné d’avance. Identifier des sujets et des angles n’est déjà pas toujours facile pour des journalistes, je n’y croyais pas vraiment, assume Jean-Baptiste Sawadogo.

La veille, des premiers focus groupes avaient dressé le bilan des six mois de production depuis le lancement de MédiaSahel pour Elles. Les représentantes des OSC ont largement souligné la qualité des émissions et la diversité des sujets proposés. Elles ont cependant insisté sur la nécessité de prendre en compte les différences de préoccupations des populations urbaines et rurales.
Ainsi, les premières seraient davantage intéressées par la participation et la place des femmes dans la vie politique ou le développement du leadership féminin, tandis que les secondes seraient plus sensibles aux questions de l’accès aux services publics, à la santé ou encore au bien-être familial. Nous devons prendre en compte ces préoccupations, insiste Jean-Baptiste Sawadogo. Ce qui est important pour nous, c’est de produire des programmes qui vont intéresser nos auditeurs.

atelier

Mais il reste encore une étape : que les femmes soient plus nombreuses à l’antenne et qu’elles osent prendre la parole. Fatima Ouilma, présidente du REPSFECO, le Réseau Paix et Sécurité pour les Femmes de l’Espace CEDEAO, a répondu favorablement à une invitation de l’émission Jeunes Wakat pour elles. C’était un privilège, un partenariat gagnant-gagnant. C’était une opportunité de vendre ma structure tout en aidant la production de l’émission, plaide-t-elle. C’était aussi l’occasion en tant que citoyenne lambda de m’exprimer sur la situation de mon pays. Ce n’est pas si fréquent d’avoir l’occasion de se faire entendre. C’est notre contribution à la question politique, alors il ne faut pas hésiter ! conclut-elle.

Dans les mois qui viennent, une convention entre l’UNALFA et les OSC devrait voir le jour. Elle devrait permettre de formaliser un partenariat qui ne pourra qu’améliorer la place des femmes dans les médias et donc dans la vie publique.

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