Les merveilles de la jeunesse
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MédiaSahelBaisse du chiffre d’affaires lié aux annonces commerciales, difficultés à couvrir les actualités, prudence éditoriale… La radio Djawoampo subit la crise sécuritaire. Malgré tout, grâce à MédiaSahel elle a pu se professionnaliser.
Le contexte sécuritaire affecte notre grille de programmes, regrette Abdoul Kafao Zoungrana, rédacteur en chef de la radio Djawoampo. Il restreint notre périmètre de couverture de l’actualité.
Implantée depuis 2009 dans la commune de Bogandé, à l’Est du Burkina, par l’Association inter-états des jeunes du Liptako Gourma, sa vocation initiale était de promouvoir les activités de sensibilisation pour le développement local, l’éveil et la prévention des maladies telles que le VIH Sida. Depuis, sa ligne éditoriale a évolué. Elle diffuse de l’information nationale et internationale en langue locale. Alors, la prudence est aujourd’hui de mise.
Nous devons être attentifs au contenu des programmes communs à d’autres radios nationales ou internationales que nous diffusons. Nous ne pouvons pas relayer des débats qui exposeraient nos journalistes et notre média, explique encore Kafao.
L’impact de la crise est aussi économique. Les annonces constituaient la source principale de revenus de la radio en plus des soutiens ponctuels de certains projets. Elles rapportaient ainsi de 700 000 à 1 000 000 francs CFA par mois, contre 60 000 à 200 000 aujourd’hui. Nos clients ne font plus que rarement de la publicité sur leurs activités, constate-t-il.
Notre proximité avec la population est notre force
Alors le soutien de MédiaSahel est précieux. La radio Djawoampo, dont le nom signifie "les merveilles de la jeunesse" en gulmatchéma, a bénéficié d’un appui financier pour produire des émissions et reçu du matériel de production. Nous avons également été soutenus pour réhabiliter notre antenne endommagée par les intempéries. Sans l’accompagnement de CFI, nous aurions mis quatre à six mois pour trouver les ressources nécessaires et recommencer à diffuser, soupire-t-il.
La radio affiche l’une des meilleures audiences dans la province de la Gnagna, avec près de 140 000 auditeurs. Notre proximité avec la population est notre force, revendique le rédacteur en chef. L’équipe est majoritairement féminine : cinq femmes contre trois hommes, auxquels s’ajoutent des bénévoles.
Quand nous les avons recrutés, ils n’avaient aucune base de journalisme.
Là encore, MédiaSahel a été d’un apport certain. L’équipe a bénéficié de formations sur la gestion du personnel, le journalisme... Cela nous a permis de savoir comment conduire les émissions, surtout les émissions interactives, comment associer le téléphone à la radio pour toucher le maximum de personnes, souligne Kafao. Ce sont des techniques que nous ne maîtrisions pas auparavant, admet-il.
Et de conclure, satisfait : Ces renforcements de capacités ont permis d’asseoir une équipe de professionnels et de dégager notre ligne éditoriale.