Égalité femmes-hommes dans les médias : donner à chacun.e sa chance

Égalité femmes-hommes dans les médias : donner à chacun.e sa chance

Près de cinquante responsables de radios au Burkina Faso et du Niger ont suivi une formation sur le management sensible au genre dans le cadre de Médiasahel pour Elles entre novembre et décembre 2022.

Incapables, frivoles, mauvaises mères, pas sérieuses… Les préjugés sur les femmes journalistes sont nombreux. La surexploitation, le harcèlement, l’intimidation voire la discrimination sont les réalités professionnelles auxquelles sont confrontées les femmes dans les rédactions. Sous-représentées dans les médias, les femmes font face à des inégalités liées au genre, rapporte Karim Djinko, formateur en management sensible à l’égalité entre les femmes et les hommes, qui accompagne les responsables des médias partenaires dans le cadre de MédiaSahel pour Elles. Des préjugés et stigmatisations qui ne les aident pas à s’affirmer professionnellement. Difficile d’avoir confiance en soi dans de telles conditions, constate-t-il. Certaines sont dans un complet désarroi et découragées.

Les journalistes femmes ont également du mal à s’approprier les sujets dits "nobles", comme la politique, l’économie ou les conflits et encore plus à accéder à des responsabilités. Cette tendance est souvent liée aux pesanteurs socio-culturelles, explique Karim.

Faciliter leur prise de parole

Côté contenu, ce n’est pas mieux. Les stéréotypes de genre sont véhiculés à l’antenne. Les femmes sont peu interviewées et confinées dans un rôle genré. Les personnes invitées plus souvent de sexe masculin que féminin. Pour que les médias soient davantage représentatifs de la société, un management sensible au genre s’impose, estime le formateur. Cela passe par la prise de conscience des responsables de ces radios, défend-il. Il est possible d’adapter le fonctionnement du média aux contraintes personnelles des femmes, de mieux les accompagner pour qu’elles trouvent leur place. Cela peut être des choses très simples, comme décaler l’heure de la conférence de rédaction ou faciliter leur prise de parole lors de ces dernières.
Pendant ses formations, il a insisté sur le besoin de dépister les talents et la nécessité d’être équitable en offrant la possibilité aux uns et aux autres de faire valoir leurs compétences.

Un message qui a visiblement été entendu. Depuis la fin des formations en décembre, plusieurs radios burkinabè et nigériennes ont recruté des femmes. Ces dernières pourront bénéficier à leur tour de formations pour renforcer leurs compétences. Quant aux responsables, ils continueront à être suivis à distance par Karim, pour que les bonnes intentions de fin de formation continuent à être traduites en actions concrètes.

Lire aussi l’étude Égalité des genres dans les médias et contenus médiatiques, publiée en 2022.

fg

 

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