À Bamako et à Niamey, des ateliers de concertation pour échanger autour des médias

Chaque atelier a débuté par les témoignages de ces jeunes, engagés dans la vie médiatique de leur région. Ces femmes et ces hommes, représentants d’une jeunesse dynamique et soucieuse de faire entendre sa voix, ont évoqué leurs parcours, les obstacles surmontés et la nécessité de faire preuve de courage pour ne pas tomber dans la facilité. "Le meilleur moyen de réussir, c’est d’aimer ce qu’on fait", a déclaré Araba Magassa, animatrice d’une émission dédiée à la jeunesse sur radio Oxygène à Bamako. Ceux et celles ayant bénéficié de l’appui de MédiaSahel Covid-19 ont également fait part de leurs expériences.

Des directeurs de radios basées à Ansongo et Ménaka au Mali ont salué l’implication de la jeunesse, notamment des femmes, dans le développement de leurs régions. Ils ont encouragé CFI à poursuivre cette prise de responsabilité car, disent-ils, dans plusieurs localités du Mali, le rôle des femmes est réduit au ménage.

Rapprocher les femmes des micros

"À Ansongo, nous avons besoin d’elles à la radio, car elles sont plus convaincantes et plus respectées par l’auditoire. Mais, malheureusement, à cause de la culture, elles sont loin du micro. Les quelques rares qui osent franchir le pas pour travailler à la radio jettent l’éponge dès qu’elles se marient", regrette Soumaila Abdoulaye, directeur d’une radio dans la région de Gao. Nous souhaitons que CFI enregistre en format vidéo les témoignages de ces femmes battantes pour les diffuser chez nous afin d’en motiver d’autres à suivre leurs exemples, a plaidé pour sa part Mohamed Ag Issafeitane, directeur d’une radio rurale.

Les discussions se sont poursuivies par des échanges d’idées sur les émissions que les radios pourraient produire pour être plus en phase avec les aspirations de la jeunesse ou pour donner à celle-ci davantage de possibilité de s’exprimer. De nouvelles thématiques d’émissions ont été proposée aux responsables des radios, telles que la santé sexuelle et reproductive, l’emploi, l’éducation ou le sport.

Les jeunes ont ensuite suivi un module de formation sur la collecte d’informations fiables et vérifiées, puis participé à la préparation d’une émission de radio pour en comprendre les différentes étapes de production.
Ces deux ateliers ont rencontré le même succès que celui organisé en décembre 2019 au Burkina-Faso. "Grâce à cette formation, je m’intéresse beaucoup aux informations données par les radios. Ça m’a permis de connaître l’importance de l’information", conclue Aissata Soumaré, 22 ans, étudiante à Bamako.