Carole Ambassa

Carole Ambassa : au chevet de la santé et de la nature

Projet associé

À 29 ans, la Camerounaise Carole Ambassa a choisi le journalisme scientifique, proche, selon elle, des soucis sanitaires et environnementaux quotidiens de ses concitoyens. Son objectif : leur apporter des solutions, plutôt que de se contenter de dénoncer des problèmes.
Portrait réalisé par Emmanuel de Solère Stintzy.

 

Adolescente, Carole Ambassa aimait déjà faire glisser sa plume. Je voulais être écrivain. Au collège, j'ai écrit des poèmes et une nouvelle. J'avais cette facilité d'écrire, mais au lycée, j'ai eu un déclic, il me fallait un plus, je voulais être journaliste, se souvient celle qui est ensuite devenue rédactrice en chef du journal camerounais Échos Santé.
À 29 ans, elle dirige aujourd'hui la rédaction d'Afrik Environnement, appartenant au même groupe de presse.
Pour en arriver là, cela a été tout sauf une promenade de santé... Pour avoir été lui-même journaliste, mon père n'était pas d'accord. Il était persuadé que j'allais chômer...

Dans un premier temps, Carole, originaire du sud-ouest, une des deux régions anglophones du pays, refoule donc sa vocation et fait des études d'anglais. Puis, soutenue par ses grands-frères, elle arrive à convaincre son papa, passe une licence professionnelle en sciences de l'information et de la communication à l'Institut universitaire Siantou de Yaoundé et se spécialise presque par hasard sur la santé.
Cette thématique est venue à moi quand ma maman a été opérée trois fois à une jambe, je me suis dit pourquoi ne pas accéder aux informations médicales grâce à mes recherches professionnelles ? , se rappelle Carole Ambassa.

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Carole Ambassa
Chargée de communication de l'association 'Triso-cœur', Carole Ambassa milite pour l'intégration à l'école des enfants trisomiques.

 

Journaliste engagée

Avec le recul, elle qui a intégré dès sa création en 2016 le journal Échos Santé, ne regrette pas son choix : Le journalisme scientifique est proche du journalisme de solutions. Nous ne faisons pas que relayer des infos ou dénoncer des problèmes. Une utilité sociale encore plus évidente dans le contexte sanitaire actuel...

Au départ, certains Camerounais estimaient que le Covid-19 était “une arnaque”.
Nous avons eu du boulot pour sensibiliser et pour informer, car peu de journalistes allaient alors sur le terrain, de peur d'être contaminés.
Mais le ministère de la Santé a suivi nos conseils et a ouvert sa porte aux reporters et aux citoyens auxquels il répondait directement sur Twitter.


Dans un pays où les journalistes sont souvent critiqués pour leurs relations incestueuses avec les pouvoirs politiques et économiques, Carole Ambassa est persuadée de l'utilité des outils modernes d'interactivité : En 2017 et 2018, j'ai suivi au Sénégal deux formations de CFI (projet Médias 360°, Ndlr) sur le journalisme, la production et la modération sur les réseaux sociaux. Cela m'a permis de redécouvrir ces derniers comme une opportunité.
Le site internet du journal Échos Santé flirte ainsi actuellement avec les 150 000 visiteurs et sa page Facebook compte près de 2 500 abonnés.

Depuis juin 2020, Carole a quitté la rédaction en chef de ce journal pour diriger la rédaction d'Afrik Environnement, le journal de l'environnement, des énergies renouvelables et des Objectifs de Développement Durable, une autre publication du même groupe de presse.
Carole résiste aux difficultés du travail. Étant donné son expérience, elle arrivera à parler d'environnement, estime Désiré Effala, directeur général adjoint de ce groupe.

Au Cameroun, l'environnement est un secteur stratégique, peu couvert jusqu'ici. J'aimerais me démarquer, qu'on se souvienne de moi comme une journaliste engagée,
espère la reporter scientifique.

 

Un combat de plus pour Carole Ambassa, déjà au chevet des enfants trisomiques et des jeunes drogués comme chargée de communication des associations Triso-cœur et Jeunesse Sans Stupéfiants.

Dans 10 ans…

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Carole Ambassa

 

Ma mère me dit que je trouve toujours des solutions à mes problèmes. Moi, j'aimerais trouver des solutions aux problèmes de tout le monde !, résume Carole Ambassa.
Chargée de communication des associations Triso-cœur et Jeunesse Sans Stupéfiants, elle espère ainsi que, dans dix ans, la scolarité des trisomiques aura progressé au Cameroun. Elle souhaiterait aussi promouvoir l'entrepreneuriat des jeunes pour leur éviter de sombrer dans la drogue. Hors de question toutefois d'enlever son titre de journaliste.

Désiré Effala, directeur général adjoint du Groupe Échos Santé, semble presque s'être fait à l'idée de voir partir un bon élément : Carole est une bosseuse. Dans dix ans, elle aura grandi et ira peut-être dans un autre média pour aller plus loin.

Son beau-frère, Kouao N'tamon Samson, la verrait bien devenir journaliste d'investigation, elle qui est déjà obligée d'aller chercher les informations sur la santé et l'environnement. Gilles Tientcheu, ami de Carole Ambassa depuis 2011, confirme :
Elle est déterminée et sait harceler les gens ! Quand elle a besoin d'une info, elle ne me laisse pas tranquille de la journée, mais c'est aussi grâce à cela qu'elle avance dans ses projets !

Dans dix ans, il aimerait que les compétences de son amie soient reconnues financièrement à leur juste valeur, dans un poste à responsabilités à la télévision ou la radio.