Walde Ejef, symbole de résilience des médias en zone de conflit
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MédiaSahelWalde Ejef (Walde en fulfulde et Ejef en tamasheq) signifie "Association des habitants des dunes". La seule radio à émettre à Gorom-Gorom (Burkina Faso) a dû s’adapter au contexte sécuritaire.
"Avant la crise, nous n’avions pas beaucoup de tabous. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus nous permettre de parler de certains sujets, comme la santé sexuelle et reproductive, témoigne Oumarou Dicko, responsable de la radio Walde Ejef de Gorom-Gorom. Dans ce contexte, nous veillons à faire un bon choix des thèmes et des mots pour ne pas heurter la sensibilité des communautés", souligne-t-il.
En raison de la situation sécuritaire, la radio, créée en 2002, a été contrainte de s’adapter et de revoir sa programmation. "Nous avons modifié les heures de nos programmes pour permettre à nos animateurs de rejoindre leur domicile avant la tombée de la nuit. De 21 heures, nous nous limitons maintenant à 18 heures", explique cet originaire du Sahel, très investi dans sa communauté et sa radio.
Dans cette situation, "MédiaSahel nous a été d’un grand apport, admet Oumarou Dicko. Nos compétences en information, éducation, communication (IEC), technique d’interview et management ont été renforcées. Ceci a permis à nos animateurs et animatrices de mesurer leurs propos lors de leur passage à l’antenne."
"L’avenir de la radio dépendra de l’évolution de la situation sécuritaire"
Reste que celui qui porte aujourd’hui deux casquettes – celle de président de l’association et celle de directeur – n’a pas pu mener à terme la réorganisation qu’il souhaitait. "Nous voulions créer un nouvel organigramme et mettre en place un comité de gestion de la radio. Nous avons décidé de recruter un directeur pour la radio mais malheureusement il n’est pas resté quand la situation s’est dégradée," regrette-t-il.
Il demeure par conséquent prudent sur l’avenir. "Si jusqu’à présent nous émettons en prenant nos précautions, nous ne savons pas à quel moment la situation peut changer. L’avenir de la radio dépendra de l’évolution de la situation sécuritaire, reconnait-il. Si on s’en prend à nos installations, nous aurons des difficultés pour redémarrer car nous sommes une radio communautaire."
En attendant un avenir meilleur, l’engagement et la persévérance d’Oumarou Dicko font de lui un modèle pour ses pairs.