Une pour toutes, toutes pour une

Une pour toutes, toutes pour une

Intajat Jadida a fait la part belle aux productrices de contenus originaux, mais les hommes s'emparent aussi des questions d'égalité pour lutter contre les préjugés. Paroles de créatrices et de créateurs d'Algérie, de Libye, de Tunisie et du Maroc recueillies par Emmanuel de Solère Stintzy, lors de l'atelier de clôture du projet les 5 et 6 mars derniers à Tunis.

Elles sont partout, ou presque ! En Algérie : à l'écoute de jeunes mamans déprimées, victimes du baby blues. En Tunisie : avec des gestes craintifs pour donner à manger aux chevaux d'une des rares monitrices d'équitation du pays. Au Maroc : par des conseils à d'autres femmes pour qu'elles osent s'exprimer en public. En Libye aussi, à travers des chanteuses touarègues.

Le projet Intajat Jadida a ainsi permis de former quasiment autant de créatrices que de créateurs de contenus : 40 % des vidéos pilotes de la première promotion ont abordé des sujets originaux liés au genre, et 45 % pour celles de la seconde promotion. Parmi les principales thématiques abordées : métiers et entrepreneuriat, patrimoine culturel, santé, divertissement, environnement, éducation aux médias, etc.
Cette prise de conscience collective au Maghreb fait chaud au cœur ! C'est important d'avoir des vidéos pilotes réalisées par des femmes pour des femmes, car il y a certaines subtilités qui ne peuvent être perçues que par elles. Mais les hommes sont nos alliés pour atteindre l'égalité, sourit Sara Sefiani, spécialiste de ces questions à Jawjab, média marocain et accompagnateur de talents

Pourquoi expliquer aux femmes ce qu'elles savent déjà ? Mieux vaut discuter du partage des tâches avec les hommes.
Emna Ben Jemaa,
fondatrice du média Binetna

 

Discuter avec les hommes

Une philosophie appliquée par la tunisienne Emna Ben Jemaa, fondatrice du média Binetna (Entre nous) et co-lauréate du meilleur pilote d'Intajat Jadida. Dans sa vidéo, elle donne la parole à un couple dans lequel le mari assume sa part de corvées domestiques : Pourquoi expliquer aux femmes ce qu'elles savent déjà ? Mieux vaut discuter du partage des tâches avec les hommes. Je leur demande juste d'essayer de se mettre à notre place.
Co-lauréate du même concours avec sa vidéo "Toilettes de filles", la marocaine Manar Sadki souhaite elle aussi faire évoluer en douceur les mentalités : Des filles d'ordinaire invisibles ont raconté leurs histoires délicates et intimes. Notre but est d'avoir d'autres témoignages, mais aussi de créer un dialogue avec les hommes.

Un dialogue parfois compliqué, témoignent, lors de l'atelier de fin de projet, deux Algériennes de la 2e promotion : Nous sommes souvent victimes des discours de haine, mais notre militantisme nous permet d'ignorer ces commentaires pour laisser parler les femmes comme elles le souhaitent. Nous devons être solidaires entre nous, et non pas solitaires ! Une pour toutes, toutes pour une ! À l'image de Jezia Nouma, prix coup de cœur de la 1ère promo : Je veux respecter ma promesse et continuer à relayer les voix des Tunisiennes.

Un message pour l'égalité femmes-hommes et la lutte contre les préjugés entendu par plusieurs hommes alliés, notamment les créateurs de contenus d'Intajat Jadida. Adel Alimi et Aymen Goubaa ont ainsi le projet de faire connaître les talents de jeunes femmes artistes de régions défavorisées de Tunisie pour les aider à lancer leurs carrières. Peut-être en associant les amis d'autres pays du Maghreb. Un potentiel second souffle pour le projet, histoire de permettre aux femmes de respirer un peu plus librement...

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