Top départ pour MédiaSahel pour Elles

Top départ pour MédiaSahel pour Elles

Les 27 et 28 juillet derniers à Ouagadougou (Burkina Faso), MédiaSahel a lancé un ambitieux volet ‘‘genre’’ au sein de ce projet financé par l’AFD. La première activité a rassemblé des organisations de la société civile et l’Unalfa, dans le cadre d’un atelier de concertation.

Le volet MédiaSahel ‘‘pour elles’’ va apporter un vent de liberté dans les radios », espérait Gilles Chausse, directeur AFD Burkina Faso, à l’occasion du lancement de MédiaSahel pour Elles, fin juillet à Ouagadougou (Burkina Faso). Il doit changer les pratiques. Il doit être un projet de terrain et non des discussions de salon ». C’est toute l’ambition de la déclinaison ‘‘genre’’ du projet MédiaSahel, qui souhaite accompagner cette évolution. Et selon Habibou Kouanda, sociologue spécialiste du genre, il y a urgence.

Top départ pour MédiaSahel pour Elles
Habibou Kouanda - © Olympia de Maismont

"Les femmes ne représentent que 25% des effectifs des médias », constate-t-elle. Et même, si à l’ISTIC, l’Institut des Sciences et techniques de l’Information et de la Communication de Ouagadougou, 95% de l’effectif est féminin, les stéréotypes et préjugés restent ancrés dans les mentalités. « C’est une profession mal vue, insiste la sociologue. La presse écrite passe encore, mais on voit la journaliste télé comme une femme qui s’exhibe. La journaliste radio subit des injonctions comme ‘‘Il faut parler bien, quand tu t’exprimes, tu représentes toute la famille’’."

Des préjugés vécus au quotidien

Et le contexte sécuritaire ne facilite pas les choses. « Les femmes sont celles qui payent le plus lourd tribut dans leur quotidien », regrette Jean-Baptiste Sawadogo, président de l’ Unalfa (Union Nationale de l’Audiovisuel Libre du Faso). Les journalistes femmes sont parfois directement ciblées. "A Djibo, une femme animait une émission interactive. Au début, il y a eu quelques réactions, témoigne une journaliste. Certains auditeurs affirmaient qu’une femme ne peut pas dire aux gens ce qu’ils doivent faire, que ce n’est pas le rôle d’une femme. Plus tard, elle a reçu un appel des Djihadistes, lui assurant que ce serait la dernière fois qu’on entendrait sa voix à la radio."

Ces préjugés, les représentantes des OSC les vivent également au quotidien. Conséquence, elles sont nombreuses à refuser de s’exprimer dans les médias et à défendre les causes qui leur sont chères.

Les intérêts communs entre ces OSC et les médias sont donc nombreux. Et c’est un rapprochement entre les deux que MédiaSahel pour Elles visait dans l’organisation de ce premier atelier de concertation. Ce travail collaboratif a permis l’élaboration d’une liste d’une trentaine de thématiques proches des préoccupations des femmes sur le terrain. Elles seront déclinées dans le cadre des émissions Jeunes Wakat pour elles, financées par le projet et produites par l’Unalfa dès septembre.

Les radios partenaires bénéficieront également, grâce à ces nouveaux liens, d’un vivier élargi d’expertes qu’elles pourront solliciter pour intervenir à l’antenne. De leur côté, les OSC gagneront une plus grande visibilité et un écho plus large pour les messages qu’elles défendent.

Des ateliers de concertation similaires seront organisés d’ici la fin de l’année au Niger et au Mali.

Top départ pour MédiaSahel pour Elles
© Olympia de Maismont

 

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