Sensibiliser les jeunes Burkinabè aux médias à travers le dessin de presse

Sensibiliser les jeunes Burkinabè aux médias à travers le dessin de presse

En marge de l'atelier de concertation qui a réuni acteurs et partenaires du projet MédiaSahel à Ouagadougou en décembre 2019, une session d'éducation aux médias a été organisée par CFI, en partenariat avec Cartooning for Peace pour des jeunes venus des zones cibles du projet.

Le projet MédiaSahel prévoit d'impliquer les jeunes dans le processus de développement des différentes localités des régions cibles du projet. Ceci ne peut se faire de manière efficace sans une éducation préalable aux enjeux des médias.

"Le besoin d'éducation aux médias s'impose dans nos localités où la sous-information reste prépondérante sur les questions de construction nationale, de redevabilité et de participation citoyenne au processus de développement local." Pr. Serge Théophile Balima, sociologue

C'est dans cette optique qu'un module d'éducation aux médias a été organisé pour des jeunes bénéficiaires du projet, afin de les faire réagir sur différentes thématiques, comme la liberté d'expression, la vérification de l'information et le genre. Il avait également pour objectif de les faire réfléchir au rôle des médias dans leur pays.

Apprendre à interpréter les dessins de presse

Pour l'occasion, Gregory Dabilgou, dit Elmarto, artiste urbain de Cartooning for Peace, a présenté de nombreux dessins aux jeunes, en les faisant réfléchir et débattre sur le sens et l'objectif de ces dessins. Les questions de la liberté d'expression et du dessin de presse au Burkina Faso ont été abordées. Le dessinateur a expliqué les différentes utilités du dessin de presse et le cadre législatif dans lequel il s'inscrit.

Des jeunes interprétant un dessin de presse

Les jeunes ont appris que l'interprétation d'un dessin de presse dépend de la culture et des traditions de celui qui l'observe. Ainsi, tous les sujets du quotidien (famille, scolarité, inégalités, insécurité, information etc.) peuvent être représentés et discutés à travers l'image.

« Un dessin de presse peut avoir plusieurs interprétations en fonction du vécu, des habitudes et de l'environnement de celui qui l'observe. » Lance Elmarto, participant de l'atelier

Atelier de dessin avec le dessinateur El Marto

A Ouagadougou, j'ai finalement effacé un personnage d'un dessin que j'avais fait sur un mur ; le personnage sur ce dessin était un monsieur enturbanné. Une voisine, de peur de voir sa cour associée à celle d'un terroriste, a souhaité que l'on enlève le dessin de l'homme enturbanné, a expliqué le graffeur, précisant ainsi que le contexte des pays est à prendre en compte dans le processus de création.

A l'issue du module, plusieurs jeunes ont expliqué l'impact que ces échanges ont eu sur leur vision de la cohésion sociale et du développement local. Une séance d'éducation aux médias sociaux (vérification d'information, outils techniques etc.) et l'enregistrement d'une émission de radio en plein air ont complété cette journée.

De nouvelles formations, notamment sur la prise de parole en public et dans les médias, seront organisées courant 2020 pour ces jeunes. L'idée est qu'ils soient des relais auprès d'autres jeunes de leurs localités et puissent porter dans le débat public leurs préoccupations et aspirations.

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