Réseaux sociaux et politique en Jordanie
Projet associé
EU JDIDLes 21 et 22 janvier 2019 s'est tenue une conférence sur le thème « réseaux sociaux et politique », en partenariat avec le Center for Strategic Studies de l'Université de Jordanie.
La conférence, qui s'est tenue sur le campus de l'université à Amman, a rassemblé un public et des intervenants de domaines variés, tous particulièrement actifs sur les réseaux sociaux ou spécialistes en la matière : journalistes, avocats, représentants d'institutions bénéficiaires du programme EU-JDID (la Chambre des députés jordanienne, la Commission électorale indépendante, des partis politiques), députés, représentants d'organisations de la société civile et universitaires.
Dans un pays où une large majorité de la population a moins de 35 ans, les réseaux sociaux sont devenus une source d'information plus utilisée que les médias traditionnels. Réseaux sociaux et plateformes en lignes sont également une espace de mobilisation sociale et un canal de contestations, celles-ci étant peu relayées du fait des pressions exercées par les autorités sur les journalistes et les restrictions à la liberté de l'information (la Jordanie est, en 2017, 132ème sur 180 au classement de la liberté de la presse publié par RSF).
Anass Bendrif, journaliste spécialiste des réseaux sociaux et formateur pour CFI
Au travers de 6 panels proposés au public, CFI et le Center for Strategic Studies proposaient une réflexion et un échange sur le rôle des réseaux sociaux dans le domaine politique, dans le contexte du mouvement social en cours en Jordanie depuis juin 2018 et dans la perspective des élections générales de 2020. Les réseaux sociaux ont été abordés à la fois comme outil de participation politique et mobilisation de sociale, de communication politique, comme espace de liberté d'expression soumis au contrôle du pouvoir et catalyseur de rumeur et de discours de haine mais également comme catalyseur d'innovation sociétale, notamment de la part des jeunes jordaniens.
Eyad AL-Olaimat, répresentant d'Entikhabate et jeune leader
Faisant écho notamment aux récents débats parlementaires ayant mené au refus par les députés d'amendements liberticides à la loi sur la cybercriminalité proposés début 2018, les participants ont débattu du besoin ou non de réguler l'usage des réseaux sociaux par les citoyens.
« Suivre le courant est meilleur que de construire des barrages contre lui », a indiqué le Président de la Commission électorale indépendante, Dr Khaled Kalaldeh, se référant aux opinions négatives sur l'usage des réseaux sociaux.
Selon un participant représentant une organisation de la société civile, « cette discussion a été une des plus ouvertes et honnêtes que j'aie jamais eues en Jordanie ».
Dr Khaled Kaladeh, Président de la Commission électorale indépendante