Regards sur la diversité culturelle et religieuse en Syrie
Projet associé
NaseejDécouvrez la synthèse d'une étude, menée en 2017, sur la couverture médiatique de la diversité dans les médias libanais, syriens et irakiens.
Cette étude dresse un état des lieux du traitement actuel des questions liées à la diversité dans les articles et reportages publiés ou diffusés en Irak, au Liban et en Syrie. Elle a été lancée en 2017 par CFI et le centre SKeyes pour la liberté de la presse et de la culture (de la Fondation Samir Kassir) dans le cadre du projet Naseej (tissage en arabe), qui vise à encourager un débat équilibré et apaisé dans les médias autour de cette thématique.
Sur une période de deux semaines, les chercheurs ont recensé les articles et les reportages traitant directement ou indirectement de diversité, en analysant leur taille et leur fréquence et classant les différents groupes médias en fonction de la récurrence du sujet. Ils ont examiné la terminologie, le champ lexical, les références culturelles, les stéréotypes, en comparant si – dans un même média – le traitement du sujet varie selon les pages et les départements.
Synthèse des résultats de cette étude pour la Syrie.
Constats
La situation qui prévaut depuis des années en Syrie rend compréhensible le degré de tension reflété dans les articles et les reportages couvrant la situation dans le pays. Il est du devoir des médias de faire preuve de professionnalisme et d'honnêteté intellectuelle en transmettant les informations, même si le contenu est en quelque sorte négatif. Cependant, il convient que les médias concernés œuvrent, au moyen de leur politique éditoriale, à ajouter plus d'explications et de détails à leurs articles et reportages, en vue de contribuer à une transmission plus exhaustive et plus objective des informations. Les médias devraient également signaler les erreurs méthodologiques dans le choix de certains termes dans des déclarations qu'ils publient. En effet, ils ne devraient pas se contenter de rapporter ces déclarations telles quelles uniquement parce que les sources les ont ainsi prononcées.
Même dans les conditions les plus difficiles, il demeure possible, malgré tout, de recenser des faits positifs sur la scène syrienne, parce qu'ils font également partie de la réalité.
Cette tâche semble difficile en raison des innombrables événements que les médias doivent couvrir, mais la réalité ne devrait pas annuler la responsabilité qui incombe aux médias de tenter de montrer une réalité différente qui reflèterait mieux les composantes du peuple syrien.
Recommandations
Il est également essentiel d'aboutir à des critères clairs pour les articles d'opinion publiés, afin d'empêcher la diffusion d'un discours de haine et d'incitation à la violence sous couvert de liberté d'expression, et d'éviter une contradiction systématique au sein de chaque média, entre reportages et enquêtes rédigés de manière professionnelle et articles d'opinion allant dans le sens opposé. Il s'agit là de défendre l'intégrité et la crédibilité des médias syriens.
De même, un traitement particulier est nécessaire pour les déclarations officielles et les communiqués des personnalités et des groupes politiques et militaires, quand ils font usage d'expressions discriminatoires et versent dans les stéréotypes. Un média peut éviter de paraître comme promoteur de tels messages en mettant les expressions controversées entre guillemets, ou bien en indiquant qu'elles ne représentent pas l'opinion du média, ou bien encore en confrontant ces déclarations à celles d'autres sources.
L'adoption d'un lexique propre par les comités de rédaction de chaque média permet de clarifier ce qui peut être utilisé, de se prémunir contre les discours de haine et de renforcer la transparence de la ligne éditoriale. Des expertises internationales dans ce domaine existent pour assurer la formation et le soutien requis.
Retrouvez tous les articles du
concours Naseej dans le livret Quels destins pour les minorités au Proche-Orient ?