Regards sur la diversité culturelle et religieuse en Irak

Regards sur la diversité culturelle et religieuse en Irak

Découvrez la synthèse d'une étude, menée en 2017, sur la couverture médiatique de la diversité dans les médias libanais, syriens et irakiens.

Cette étude dresse un état des lieux du traitement actuel des questions liées à la diversité dans les articles et reportages publiés ou diffusés en Irak, au Liban et en Syrie. Elle a été lancée en 2017 par CFI et le centre SKeyes pour la liberté de la presse et de la culture (de la Fondation Samir Kassir) dans le cadre du projet Naseej (tissage en arabe), qui vise à encourager un débat équilibré et apaisé dans les médias autour de cette thématique.

Sur une période de deux semaines, les chercheurs ont recensé les articles et les reportages traitant directement ou indirectement de diversité, en analysant leur taille et leur fréquence et classant les différents groupes médias en fonction de la récurrence du sujet. Ils ont examiné la terminologie, le champ lexical, les références culturelles, les stéréotypes, en comparant si – dans un même média – le traitement du sujet varie selon les pages et les départements.

Synthèse des résultats de cette étude pour l'Irak.

Constats

Un changement important a eu lieu dans les médias irakiens depuis la chute du régime de Saddam Hussein en 2003. Une certaine diversité voit le jour dans les institutions médiatiques. Cependant, le pays est toujours en phase de transition ; il n'a pas eu le temps d'acquérir une expérience solide en matière de mise à la disposition des citoyens d'informations impartiales et de renforcement du secteur des médias, de manière à ce qu'il garantisse la liberté d'opinion et le professionnalisme médiatique, ainsi que les compétences de gestion d'un secteur guidé par les intérêts des différents groupes politiques, religieux et privés.

Recommandations

À la lumière de la prévalence des stéréotypes et des idées préconçues, et sur une scène interne et régionale tourmentée par un conflit des plus virulents, les médias devraient exposer les opinions de manière impartiale, garantir un équilibre dans la présentation des points de vue et ne pas promouvoir les discours de haine.

De même, la participation positive des minorités à la vie publique est également un élément indispensable dans une société démocratique pacifique. Les gouvernements devraient prendre les mesures nécessaires pour renforcer cette participation et non la réprimer. La production d'émissions de télévision et de radio visant à faire connaître les cultures de ces minorités, ainsi que la diffusion de programmes dans les langues de ces minorités sont indispensables dans ce contexte. Les gouvernements ne devraient surtout pas restreindre ce droit, mais plutôt permettre aux différents groupes d'avoir accès aux médias publics, voire de les aider à disposer de leurs propres médias, et encourager les médias publics, ou financés par des fonds publics, à consacrer une partie de leurs émissions aux sujets relatifs à la diversité.

Il convient aussi de sensibiliser les journalistes irakiens aux questions et défis que pose la diversité, au moyen d'ateliers de formation. Former des journalistes spécialisés en matière de diversité pour enfin arriver à mettre en place une presse spécialisée dans les enjeux de la diversité, à l'image de la presse spécialisée dans les questions relatives à l'environnement, à l'égalité des sexes, aux droits de l'homme, etc. Et inclure dans les curricula des universités de journalisme et d'information en Irak des programmes qui expliquent la diversité, ses défis et la manière de l'aborder dans les médias.

Les médias devraient se conformer aux règlements sur la diffusion, publiés par la Commission des médias et de la communication, en vue de garantir le respect des normes professionnelles, d'assurer une couverture médiatique équitable et d'éviter les discours de haine.

Retrouvez tous les articles du concours Naseej dans le livret Quels destins pour les minorités au Proche-Orient ?

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