L’Open data africain s’invite à Tbilissi
Projet associé
OpenData Médias 2Une délégation de journalistes venus de 12 pays d'Afrique francophone a participé au sommet du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert du 17 au 19 juillet 2018 à Tbilisi, en Géorgie. Tous avaient un objectif commun : s'inspirer de l'événement pour promouvoir l'Open Data chez eux.
L'open Data en quelques mots
L'open data désigne les données publiques brutes qui ont vocation à être librement accessibles et réutilisables par l'ensemble des citoyens. Elles constituent une matière première très intéressante pour les journalistes qui les décryptent, les trient et les vulgarisent.
De ce fait, l'open data contribue à une plus vaste transparence de l'action publique, favorise la participation des citoyens et constitue un élément central pour la promotion d'un gouvernement ouvert.
L'open Data en Afrique
Sur le continent africain, de plus en plus de pays adoptent ou ont adopté des lois sur les droits d'accès à l'information "Il y a dans l'open data une notion de partage."et des politiques nationales d'open data commencent à se développer même si l'on constate encore trop souvent des résistances de la part des gouvernements et administrations à diffuser leurs données.
Fatima Alher, nigérienne, géographe et consultante en cartographie numérique indique : "Pendant les élections présidentielle en Afrique, nous avons l'habitude de voir la population chercher la transparence et l'honnêteté de son gouvernement. Avec l'open data, cette notion sera déjà présente."
"Nous sommes dans un monde aujourd'hui ouvert et il n'est pas concevable qu'il y ait des pays réticents", ajoute Amadou Sy, journaliste-formateur en journalisme mobile, en Mauritanie.
Toutefois les participants au projet Open Data Médias 2 ne perdent pourtant pas espoir. "Il y a dans l'OGP des pays qui étaient au même niveau que nous il y a quelques années et qui ont progressé rapidement. Mon but cette semaine est de rencontrer ces acteurs qui ont agi, afin de m'en inspirer et faire bouger les choses en Guinée", confie Mamadou Alpha Diallo, journaliste et bloggeur guinéen.
Des initiatives efficaces
Lorsqu'on leur demande si les efforts qu'ils fournissent portent leurs fruits, Alpha et Amadou sont catégoriques : "En Guinée, les résultats que nous obtenons sont visibles. Le Président de la République Guinéenne a indiqué dans une lettre, que nous avons diffusée, sa volonté de rejoindre l'OGP. Des actes formels ont été engagés pour l'organisation d'un comité qui s'occupera de l'Open Data. Le gouvernement est informé de notre présence au sommet et même si c'est parfois un peu lent, les choses sont en train de bouger pour que notre pays soit enfin membre de l'OGP dans les prochaines années."
"En Mauritanie, un directeur d'éthique en charge de l'Open Data pour le pays vient d'être nommé. Par son intermédiaire et grâce aux activités de collaboration que nous pourrons initier, nous parviendrons non seulement à sensibiliser les citoyens et activistes mais aussi les autorités et les différents membres de l'appareil d'État."
Le sommet de l'OGP a aussi permis à l'équipe d' Open Data Médias 2 d'échanger et de partager leurs expériences avec une centaine de représentants des pays invités. Ils pourront ainsi s'inspirer des idées novatrices pour un gouvernement plus ouvert et les adapter aux problématiques africaines dans les mois à venir.