Les clubs d’auditeurs : la force des radios communautaires
Projet associé
MédiaSahelAprès une formation en gestion associative et mobilisation sociale, certaines radios partenaires de MédiaSahel ont lancé des clubs d’auditeurs au sein de leurs médias. C’est le cas de la radio Oxygène de Bamako, qui a plus d’une centaine de clubs à son actif, et Salaki de Dédougou, avec ses FAURS (Fidèles Auditeurs de la Radio Salaki).
Selon Sahadou Zato, formateur en management, les clubs d’auditeurs ont une double fonction d’écoute et de soutien. La première se confond avec celle des clubs d’écoute d’autrefois, l’occasion pour les radios d’avoir des retours sur une émission. Quant à la fonction soutien, elle permet aux auditeurs et auditrices de marquer leur solidarité à la radio sous différentes formes.
Désignés comme ambassadeurs d’une radio, les clubs constituent une stratégie d’ancrage communautaire. Constitués de volontaires, ils sont coordonnés par une association faitière.
"À ce jour, les Fidèles Auditeurs de la Radio Salaki (FAURS) constituent la puissance de la radio à Dédougou. Ils la soutiennent et font la promotion des programmes ainsi que du marketing social. La plupart des villages couverts par Radio Salaki sont organisés en cellules des fidèles auditeurs. Chacune d’entre elles a mis en place un bureau."
Sahadou Zato, formateur en management de médias
Un véritable engouement
Les clubs des auditeurs et auditrices sont bien structurés. À la radio Salaki, chaque membre des bureaux de FAURS doit avoir une carte à jour, qui coûte 500 FCFA par mois. Les recettes sont utilisées pour soutenir la radio et la création de nouveaux bureaux.
Tout comme la radio Salaki, la radio Oxygène de Bamako a également créé des clubs à l’issue de la formation en gestion associative et mobilisation sociale proposée par MédiaSahel. Après la formation, nous avons communiqué pour mettre en place des clubs. Nous avons connu un véritable engouement, assure Sankoun Diaby, directeur de la radio Oxygène de Bamako.
Même s’il reconnaît que la création de clubs ne faisait pas partie, initialement, de ses objectifs, il se réjouit aujourd’hui d’avoir opté pour cette stratégie.
Nous enregistrons à ce jour environ 153 clubs installés dans les quartiers et villages que nous couvrons. Ces clubs nous accompagnent. Ils prospectent de nouveaux clients. Ils cotisent volontairement pour couvrir certaines dépenses de la radio. Aussi, ils facilitent nos déplacements et nos séjours dans certaines zones. Dans les prochains jours, nos clubs ont en projet d’organiser une journée culturelle et artistique pour collecter des fonds pour la radio, confie Sankoun.
Pour Zato, c’est une satisfaction de voir la multiplication de ces clubs. Cependant, il regrette que certaines radios ne puissent se lancer en raison du contexte sécuritaire dans leurs zones. C’est le cas notamment des radios Walde Ejef de Gorom-Gorom et Basnéré de Tougouri, au Burkina Faso.