Les civic tech en Afrique : Sénégal
Cette fiche propose une présentation synthétique de la civic tech au Sénégal.
Connectivité
Le Sénégal fait toujours figure de leader dans le domaine de l'accès à l'internet en Afrique de l'Ouest. Selon les données de l'autorité de régulation des télécommunications et des postes (
ARTP), le pays compte plus de 10 millions d'abonnés internet en 2018.
Politique nationale
Il n'existe pas au Sénégal de cadre législatif spécifique relatif aux projets civic tech. Le cadre réglementaire des télécommunications évolue ces dernières années avec l'objectif d'accroître l'accès de la population aux services à haut débit et d'être en adéquation avec les dispositions réglementaires de l'
UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine) et de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest). Une évolution qui fait craindre aux défenseurs des droits de l'homme des restrictions d'usage et une surveillance accrue des internautes sous couvert de lutte anti-terroriste.
Liberté d'expression
En matière de démocratie, le Sénégal demeure l'un des pays les plus stables en Afrique de l'Ouest. Selon le
rapport de Freedom House sur le statut des libertés au Sénégal, le pays a gagné trois points avec un score de 75/100 en 2018.
Histoire et développement des civic tech au Sénégal
Le mouvement
Y en a marre, lancé en 2011, a joué un rôle important lors de l'élection présidentielle de 2012 en se positionnant clairement pour la défaite d'Abdoulaye Wade. Parallèlement, un groupe de blogueurs conduit par Cheikh Fall lançait #Sunu2012, une plateforme de suivi de la campagne électorale et des opérations de vote. Celle-ci a permis un monitoring citoyen du processus électoral, dont les rapports ont été repris en temps réel par des médias nationaux et internationaux, limitant probablement ainsi la tentation de la fraude à l'heure du dépouillement des votes.
Avec Dakar, qui bénéficie depuis le début des années 2000 d'une situation privilégiée en matière de connexion internet en Afrique de l'Ouest, le Sénégal a pu développer des initiatives pionnières. C'est, par exemple, au Sénégal que
Jokkolabs, premier espace de coworking dans la sous-région, a vu le jour en 2010.
Pionnier en 2012, le Sénégal n'est plus en pointe des civic tech en 2018
Pays pionnier de l'internet à l'échelle de l'Afrique de l'Ouest, le Sénégal dispose d'une expérience désormais ancienne. Différentes initiatives ont pu émerger au fil des années dans un pays où les alternances politiques ont sans doute ouvert des espaces plus larges qu'ailleurs pour le développement de ces activités. Malgré cette position de
premier de cordée, le Sénégal n'a pas vraiment développé de projet particulièrement marquant dans ce domaine depuis le suivi citoyen des élections de 2012 à travers #Sunu2012 et Sama Baat. L'accent mis dans le pays sur la dimension entrepreneuriale des projets numériques et l'attraction vers le modèle startup a-t-il orienté les jeunes disposant des compétences requises vers d'autres champs d'action que l'approfondissement démocratique en s'appuyant sur des outils numériques ?
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