En quête d’un gouvernement ouvert : 3 questions à Satou Annick Kante

En quête d’un gouvernement ouvert : 3 questions à Satou Annick Kante

Chargée de communication pour l'organisation Social Justice, Satou Annick Kante joue un rôle déterminant dans la société civile. Son objectif ? Inciter à la transparence budgétaire en Côte d'Ivoire. Social Justice est au cœur d'une plateforme qui milite et fait la promotion du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (PGO) et donc de l'open data.

Pourquoi vous êtes-vous intéressée à l'Open Data ?

Après des études universitaires, j'ai travaillé avec plusieurs organisations dans le domaine de la santé, plus particulièrement dans la prévention du VIH et la lutte contre la traite des enfants dans la culture du cacao en Côte d'Ivoire. Étant impliquée au sein d'organisations non gouvernementales, j'ai été approchée par d'autres structures qui m'ont conduite à intégrer Social Justice. C'est là que j'ai commencé à travailler dans le domaine de l' open data.
Je dois reconnaître que cette thématique de gouvernance et de lutte contre la corruption ne m'était pas familière au début, mais elle me tient de plus en plus à cœur. C'est une cause nécessaire et qui en vaut la peine. Les populations ne peuvent plus demeurer dans l'ignorance, il faut qu'elles connaissent les actions de leurs gouvernements. Il est aussi nécessaire que les gouvernants se sentent obligés de rendre compte de ce qu'ils font de l'argent du contribuable.

Pourquoi avez-vous décidé de participer au projet Open Data Médias ?

Je travaille dans la communication. Je devrais donc disposer de beaucoup d'outils dans ce domaine. Sauf que ce n'est pas le cas. Traiter correctement les données auxquelles j'ai accès, les « nettoyer », demande énormément de temps. Je déléguais souvent ce travail à quelqu'un d'autre. Avec ce projet, j'ai beaucoup appris. Notamment comment nettoyer moi-même mes données avec des logiciels qui sont non seulement libres, mais aussi gratuits. Il me fallait juste les télécharger et apprendre à les utiliser !
J'ai été retenue après sélection et je suis ravie de faire partie de ce projet.

Que comptez-vous accomplir en Côte d'Ivoire avec l'open data ?

C'est une question qui me touche, parce que mon désir est de bouleverser les comportements, d'apporter un réel changement. Pour commencer, je souhaite publier des données même au plus petit niveau de la société, c'est-à-dire au niveau local. À cet effet, nous envisageons de publier des budgets locaux au sein de nos collectivités. Nous y travaillons en ce moment et tous les outils que j'ai découverts vont me servir à mettre ce projet en place.
Durant ce sommet de l'OGP, j'aimerais vraiment que des décisions soient prises et que des solutions concrètes soient trouvées pour agir véritablement, non seulement sur les gouvernants, mais aussi sur les populations.

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