Emploi et défis environnementaux dans le Sud de la Méditerranée : informer sous l’angle du journalisme de solutions

Emploi et défis environnementaux dans le Sud de la Méditerranée : informer sous l’angle du journalisme de solutions

Les bouleversements environnementaux et le changement climatique ont un effet négatif direct sur plusieurs secteurs parmi lesquels celui de l’emploi. Les défis écologiques aggravent, ainsi, des situations socio-économiques déjà explosives dans certains pays.

La protection de l’environnement peut, en revanche, représenter une opportunité et apporter des solutions au chômage et à la précarité. Nous vous proposons d’écouter deux reportages qui mettent en avant par le biais du journalisme de solutions, deux initiatives permettant de répondre aux défis posés par la pollution et le changement climatique dans un contexte plus large marqué par le chômage et la précarité des emplois au Maroc et en Tunisie.

La culture de l’algue rouge à Bouareg, au Maroc : une solution contre la précarité et la pollution

Dans la commune rurale de Bouareg près de Nador, au Maroc, la pêche constitue l’un des principaux secteurs d’emploi pour les habitants. Toutefois, la pollution de la Méditerranée, la surpêche et le réchauffement des eaux menacent aujourd’hui, directement, les revenus des pêcheurs.

Dans un reportage diffusé en direct sur les ondes de la radio Chaîne Inter et republié par la plateforme En Toutes Lettres, Sofia Fagroud présente une initiative-pilote, démarrée il y a huit ans à Bouareg qui semble constituer une solution particulièrement intéressante aux défis du chômage et de la pollution des eaux.

algues gracilariaDans ce reportage, Sofia Fagroud va à la rencontre des porteurs du projet de la coopérative de culture d’algues rouges de la variété Gracillaria, une algue notamment utilisée pour la production de produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques. Cette activité est aujourd’hui, dominée par les pays asiatiques (96% de la production mondiale) mais semble promise à un bel avenir au Maroc où des initiatives similaires à cette coopérative se multiplient.
Le projet de Bouareg réunit aujourd’hui une douzaine de membres permanents et une trentaine de travailleurs saisonniers. Il a permis de produire en 2019, 57 tonnes d’algues rouges, générant, ainsi, un revenu moyen de 2500 à 3000 dirhams (250 à 300 euros) pour les membres de la coopérative.

Le reportage montre que la culture des algues rouges représente une solution aux défis économiques posés, notamment, par les bouleversements environnementaux, mais constitue également un remède aux déséquilibres de l’écosystème. En effet, l’algue rouge contribue à absorber les métaux pollueurs et à favoriser le retour à un certain équilibre de la faune et de la flore.
Selon Abderrahim Khellaki, biologiste, conduisant des recherches sur les algues et membre de l’Association des Enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre : De nombreux canards sont visibles ici (à Bouareg). Avant l’installation de la ferme, ils ne faisaient que survoler cet endroit, aujourd’hui ils y établissent leur nid.

Reportage à écouter sur la plateforme En Toutes Lettres (en français) : https://etlettres.com

À Nefza en Tunisie, des projets avec une approche participative pour protéger le patrimoine forestier et générer des emplois

La commune de Nefza, située au Nord-ouest de la Tunisie, dans le gouvernorat de Béja, est riche de son patrimoine forestier et connait l’un des taux annuels de précipitations les plus élevés en Tunisie. Mais les atouts de cette commune qui enregistre, par ailleurs, l’un des plus hauts taux de pauvreté et de chômage dans le pays, sont aujourd’hui gravement menacés par les changements climatiques et la pollution.

À travers son reportage diffusé par Radio MCD, Thameur Zoghlami présente les solutions mises en place à travers un projet porté par le ministère tunisien de l’agriculture en partenariat avec la Banque Mondiale pour faire face à un double défi : celui des bouleversements environnementaux et celui du chômage endémique.

Il s’agit d’une initiative qui vise à instaurer une gestion participative des ressources forestières permettant de valoriser et de protéger les forêts à travers la création d’emplois favorisant une exploitation raisonnée et durable de leurs ressources par et pour les habitants locaux. Dans ce cadre, comme l’affirme Abdelwahed Abdelli, un responsable du ministère de l’agriculture tunisien, des formations ont été mises en place en faveur de personnes vivant de l’exploitation du liège – activité phare de la région - pour les former à des techniques de récolte et d’exploitation plus durables et permettre ainsi de sécuriser et de protéger leur source de revenus.
Par ailleurs, des accords de partenariat ont été signés entre le ministère et des coopératives de citoyens pour leur permettre d’exploiter les ressources forestières dans le respect des normes environnementales.

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© Thameur Zoghlami, MCD

 

Le reportage met, ainsi, l’accent sur l’importance du traitement des questions liées aux défis environnementaux dans une perspective plus globale de développement durable impliquant les citoyens et prenant en compte l’ensemble de leurs besoins.

Reportage à écouter sur le site de Radio MCD (en arabe) : www.mc-doualiya.com


Dans le cadre de MédiaLab Environnement, une vingtaine de journalistes ont été formés au journalisme de solutions et sont accompagnés, à travers un suivi individualisé et une participation financière, pour produire des contenus vidéo et des podcasts sur des enjeux environnementaux avec cette approche.

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