Écoles de journalisme : réflexions croisées sur le traitement médiatique des migrations
Projet associé
Dialogues MigrationsL’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille et quatre institutions homologues d’Afrique sub-saharienne réfléchissent ensemble au traitement médiatique des migrations.
Comment intégrer le sujet migratoire dans les cursus de formation des écoles de journalisme et comment dépasser son traitement sensationnaliste ? Ces questions étaient au cœur des séminaires d’échanges pair-à-pair animés successivement par l’ESJ Lille dans quatre écoles d’Afrique sub-saharienne : l'Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC) en Guinée, l’École supérieure des sciences de la communication et des médias (ESSCOM) au Niger, l’École nationale d'administration, du journalisme et de la magistrature (ENAJM) en Mauritanie, et la Media academy for journalism and communication (MAJaC) en Gambie.
Au-delà de la nécessaire sensibilisation des étudiants et étudiantes, les personnels pédagogiques des différentes écoles ont partagé leurs expériences et réfléchi ensemble aux méthodes et aux outils d’enseignement permettant de passer de la théorie à la pratique à travers la production de contenus, en particulier au contact des populations migrantes.
En parallèle, une journée de réflexion et de mise en réseau avait rassemblé les quatre écoles de journalisme à l’occasion du forum Médias et migrations organisé par CFI à Paris en mars 2023. Les échanges ont permis aux équipes pédagogiques d’élaborer une Charte éthique commune, déclinée sur sept grands principes :
1. Prendre la mesure du poids des mots, utiliser les termes juridiques appropriés ;
2. Penser contre soi-même et questionner ses propres représentations pour favoriser un traitement objectif ;
3. Dépasser le traitement événementiel de la migration et raconter les histoires derrière la thématique ;
4. Contextualiser l’information et la restituer dans son contexte historique, politique et sociétal ;
5. Produire et diffuser l’information à destination des publics concernés (adapter les angles et la langue) ;
6. Raconter la question migratoire dans toute sa globalité et diversité ;
7. Restituer la personne migrante en sa qualité et dignité de sujet et s’assurer de son consentement éclairé.