Coaching sur-mesure pour une radio de Bria

Malgré un contexte sécuritaire instable depuis maintenant plus d'un an, essentiellement dû aux tensions régulières entre les différentes factions armées qui menacent la ville de Bria, la radio La Voix de Barangbaké n'a jamais cessé d'émettre pour informer les citoyens, ne coupant ses ondes que lorsque la situation faisait peser un risque sur la sécurité de ses journalistes.

Animé par un duo de formateurs de CFI et de l' ARC (Association des Radios Communautaires de Centrafrique) – Richard Goutia et Arsène-Jonathan Mosseavo – ce coaching a dû être adapté aux réalités du terrain et aux horaires de diffusion (de 12h30 à 17h).
Un diagnostic initial a permis d'analyser les forces et les faiblesses de la radio sur divers aspects organisationnels, journalistiques et techniques et d'établir des préconisations.

Règles d'organisation, de déontologie et de gestion du temps, bases du journalisme radio, réflexions sur les sujets liés aux thématiques du projet Relèvement et Stabilisation en RCA, échanges sur les risques et préconisations pour le traitement de certains sujets en zone de conflit : tels étaient les thèmes centraux des ateliers.
Ceux-ci se tenaient chaque matin, de 8h à 12h, afin de laisser du temps aux reporters pour aller sur le terrain préparer les sujets du jour.

Des premiers résultats positifs

À l'issue de cette formation, quelques résultats ont déjà été obtenus. Une conférence de rédaction, réunissant toute l'équipe, se tient maintenant chaque jour. Les journaux sont désormais quotidiens et traitent de sujets davantage en lien avec la situation socio-économique actuelle de la communauté.

Si les conditions sécuritaires le permettent, un prochain coaching devrait être organisé au sein de ce média, principal outil de sensibilisation sur la paix et la cohésion sociale.
" Sans Radio Barangbaké, la situation à Bria serait pire que Kaga Bandoro" (ville où la crise inter communautaire est très forte), souligne un observateur des médias centrafricains.
Mais le traitement de l'actualité liée aux mouvements des groupes armés ou de sujets liés à la paix ou au redéploiement des services de l'État reste difficile car, comme l'affirme le directeur de la Voix de Barangbaké : "les groupes armés ne veulent pas en entendre parler".
Un module sur le "journalisme sensible au conflit" sera à nouveau organisé lors d'un prochain coaching.

Cette activité fait partie du volet médias du projet pilote Relèvement et Stabilisation en RCA, financé par le Fonds fiduciaire Bêkou avec un cofinancement de l'Union Européenne, et porté par Expertise France en partenariat avec Avocats sans frontières Belgique (ASF) et CFI.