Cinq journalistes birman.es mènent une action de plaidoyer à Bruxelles
Projet associé
KwanraatDébut décembre 2022, ces journalistes ont témoigné pour délivrer un message aux représentant.es des instances européennes.
Lancé en mars 2022 par CFI et France Médias Monde (FMM) avec le soutien du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le projet Kwanraat ("réseau" en Birman) accompagne les journalistes birman.es en exil dans leurs efforts pour défendre la liberté d'expression et promouvoir le retour du pays à la démocratie, à travers des programmes de renforcement de capacités et un travail collectif de production d’information.
Ce projet comptait parmi ses objectifs l’organisation d’une action de plaidoyer auprès des institutions de l’Union européenne à Bruxelles, afin de sensibiliser ses représentant.es à la situation actuelle de la Birmanie, plongée dans un conflit civil depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021.
C’est dans ce but que sept journalistes ont été accompagné•es entre juillet novembre par CFI, France 24 et l’European Partnership for Democracy (EPD) pour produire et monter un documentaire informant la communauté internationale des réalités du coup d’État, de la répression qui a suivi et de la manière dont celle-ci a été vécue dans le pays à travers leurs regards et leurs témoignages. La création de ce documentaire s’est faite en parallèle d’un travail de prise de rendez-vous auprès de représentant.es du Parlement européen et de la Commission européenne, mené par l’European Partnership for Democracy.
Pour que la question birmane soit soulevée au plus haut niveau des institutions
Ces rendez-vous ont eu lieu les 5 et 6 décembre 2022 à Bruxelles, quelques jours en amont du Sommet UE-ASEAN du 14 décembre et deux jours seulement après l’annonce de la condamnation à mort de sept étudiants birmans. Chaque journaliste ayant accepté de participer à ces journées et de témoigner à visage découvert avait travaillé à un message particulier qu’il ou elle souhaitait faire entendre auprès des institutions européennes.
Ces messages, consolidés auprès d’un expert en plaidoyer, abordaient les questions de la détention des prisonniers politiques, dont des enfants, des limites des actuels embargos, de l’extension du conflit à de nouvelles régions birmanes et du danger pesant sur la scolarité d’une partie des enfants, ou encore de la légitimité qui pourrait naître de la reconnaissance internationale des prochaines élections organisées en 2023 par la junte au pouvoir.
Les rencontres avec les différents interlocuteurs et interlocutrices se sont déroulées dans un climat de franchise réciproque et ont permis de faire passer leurs messages tout en obtenant des éclaircissements quant aux dernières actions initiées par l’Union européenne concernant la Birmanie. Une lettre commune, signée de quatre d’entre eux et rassemblant ces messages, a été également transmise à Heidi Hautala, l’une des vice-présidentes du Parlement européen, afin que la question birmane soit soulevée au plus haut niveau des institutions européennes.
Cette action de plaidoyer a clôturé le projet Kwanraat. Elle a achevé de construire un réseau de journalistes birmans engagé.es pour le retour de la démocratie dans leur pays, qui pourra par la suite continuer de mener un double travail d’information et de sensibilisation auprès du public et des institutions européennes.