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Abou Dicko, un pilote à ciel ouvert

Projet associé

Enfant, Abou Dicko rêvait de devenir pilote d'avion. À 40 ans, toujours aussi amoureux de voyages et de découvertes, il est en Mauritanie aux commandes de l'entreprise À ciel ouvert. Il produit des contenus vidéos et forme au numérique, journalisme mobile et autres formats participatifs.
Portrait réalisé par Emmanuel de Solère Stintzy.


Bienvenue à bord ! semble dire Abou Dicko, 40 ans.
Le directeur-pilote de À ciel ouvert vous accueille dans les bureaux de son entreprise bien nommée avec vue imprenable sur Nouakchott depuis sa terrasse. Nous organisons ici des débats ou des projections, autant d'activités... à ciel ouvert ! En plus, mon rêve était de devenir pilote. Enfant, j'accompagnais souvent mon frère à l'aéroport accueillir des parents. Nous allions jusqu'aux tarmacs voir les avions. Et quand ces derniers survolaient notre quartier, avec les amis, on disait 'ça c'est mon avion !' se souvient Abou en parlant de plus en plus vite. Un héritage de mon père, sourit-il.

Il garde le souvenir d'une enfance joyeuse à El Mina, un quartier populaire de la capitale mauritanienne. Amadou Diop, un ami de cette période, précise : Il y a avait aussi beaucoup de délinquance. Dans notre école primaire, les professeur·e·s aimaient bien Abou, car il n'était pas turbulent comme les autres et très bon élève. Jusqu'à maintenant, il a gardé cette humilité et ne veut bousculer personne.
À la maison, Abou était presque un autre gamin : Avec mes trois frères et mes cinq sœurs, je devenais le petit bandit qui dérange tout le monde !
 

Je vole de mes propres ailes

Sa timidité s'estompe petit à petit au collège, en allant vers de nouveaux ami·e·s, puis en jouant dans des écoles des sketches sur le VIH-Sida en tant que pair éducateur. Après son bac, Abou Dicko décroche à l'Université de Nouakchott une licence en droit administratif, mais reste curieux de tout ce qui concerne les sciences, les technologies, Internet. Chargé de communication puis formateur pour Citoyennes Citoyens Debout (CCD, une ONG mauritanienne de défense des droits humains), il est ensuite accompagné pendant plusieurs années par l’association française FRAME, spécialisée dans le coaching autour du MoJo (journalisme mobile) et du SoJo (journalisme de solutions).
Nicolas Baillergeau, le créateur de cette association, ne cache pas sa satisfaction : Abou sait à présent produire et vendre des contenus vidéos, mais aussi des formations de manière professionnelle. Honnête et discret, il a su simplifier certains contenus pour s'adapter au public en face de lui. Une période marquante pour Abou Dicko : J'ai été formé à la gestion de projets. Je devais être à la fois coordinateur, comptable, formateur. Depuis 2021 directeur de l'entreprise 'À ciel ouvert', je vole de mes propres ailes. Je suis mon propre chef. En fonction des projets, je recrute deux ou trois autres personnes.

J'ai été formé à la gestion de projets. Je devais être à la fois coordinateur, comptable, formateur. Depuis 2021 directeur de l'entreprise 'À ciel ouvert', je vole de mes propres ailes. Je suis mon propre chef.

Abou réalise ainsi son rêve de pilotage et trouve avec le projet Afri'Kibaaru  une piste idéale de décollage au moment où il cherche à développer ses formations sur le numérique, Internet, les réseaux sociaux, le journalisme mobile et autres formats participatifs : Des formations, je retiens le riche partage d'expériences avec des collègues coachs et de nouvelles connaissances sur les fondamentaux du journalisme, la production de contenus et différentes méthodes pédagogiques. Par exemple, les jeux de rôles participatifs utiles pour mes coachings dans les médias mauritaniens.

Des formations, je retiens le riche partage d'expériences avec des collègues coachs et de nouvelles connaissances sur les fondamentaux du journalisme, la production de contenus et différentes méthodes pédagogiques.

Formateur qualifié

Après les ODD (Objectifs de développement durable), Abou Dicko se spécialise dans une autre thématique grâce au projet Dialogues Migrations de CFI. Coordinateur local de ce projet, Issa Djimera connaît Abou depuis l'université : Quand nous étions étudiants dans la galère, en bon leader, il restait réconfortant et motivant. Aujourd'hui encore, travailler avec lui est très agréable, car il écoute les autres et recherche les meilleurs résultats. Il a ainsi eu parfois des difficultés à suivre certains participants qui ne s'engageaient pas trop, ce qui le frustrait, mais grâce à CFI, il est devenu un formateur bien calé et qualifié !

Grâce à CFI, il est devenu un formateur bien calé et qualifié !
Issa Djimera
Coordinateur local du projet Dialogues Migrations

Coach-pilote, éternel passionné de voyages et de découvertes, Abou Dicko garde les pieds sur terre et ne veut pas manquer une occasion de progresser. Jusqu'à présent, je ne rate pas une émission sur les pilotes d'avion, les constructions ou les nouvelles technologies ! Je veux savoir comment le monde évolue, ponctue-t-il à pleine vitesse, à nouveau prêt à franchir le mur du son.

Dans 10 ans... 

Une belle unanimité ! Tous les proches d'Abou Dicko interrogés le voient continuer à animer des formations dans dix ans. Je pense qu'il restera dans le domaine de l'information et formera notamment des jeunes. Il a l'habitude de garder des relations avec ses ancien·ne·s élèves, explique Amadou Diop, son ami d'enfance.
Nicolas Baillergeau poursuit : Il sera toujours dans la formation, ça c'est sûr ! Abou est apprécié de ses stagiaires, car il n'est pas prétentieux. La demande en formations en Mauritanie et dans la sous-région existe. Il saura y répondre.

Je pense qu'il restera dans le domaine de l'information et formera notamment des jeunes.
Amadou Diop
Ami d'enfance

Connaissance d'Abou Dicko depuis l'université, Issa Djimera est tout aussi optimiste : Dans dix ans, il sera très sollicité par différents organismes de formations de journalistes. Abou a toujours été dans le milieu social, il aime aider les autres à travers les formations." Le principal concerné s'imagine le même destin : J'aimerais développer les formations (jeunes, ONG, institutions, journalistes, etc.) au numérique, Internet, contenus audio-visuels, réseaux sociaux, vérification des faits... J'aimerais aussi intégrer beaucoup de jeunes dans mon entreprise, puis superviser et encadrer cette relève.

J'aimerais développer les formations (jeunes, ONG, institutions, journalistes, etc.) au numérique, Internet, contenus audio-visuels, réseaux sociaux, vérification des faits...
Abou Dicko
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Abou Dicko lors du Forum CFI Dialogues Migrations, Paris, mars 2023
Abou Dicko lors du Forum CFI Dialogues Migrations, Paris, mars 2023