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Trois questions à la journaliste centrafricaine Bénédicte Dero Korndo

Projet associé

Rencontre avec une jeune femme passionnée par le journalisme depuis sa jeunesse, qui a fui la guerre en RCA pour le Tchad, où elle est devenue secrétaire de rédaction de Radio Réveil FM, partenaire d’AfriKibaaru.

 

Née à Paoua, Bénédicte Dero Korndo est réfugiée au Tchad depuis 2003. Installée dans un camp à Amboko, dans le sud du pays – où elle vit toujours – elle a bénéficié d’une bourse d’études du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), qui lui a permis d’être diplômée en journalisme. Très engagée aux côtés des femmes réfugiées, elle est devenue présidente de leur comité au sein de ce camp en 2019. Elle a rejoint la première radio privée à Goré (Shi Madji), en qualité d’animatrice et productrice des émissions, avant de devenir, en 2021, secrétaire de rédaction de Radio Réveil FM média.

Comment est né votre intérêt pour le journalisme ?
Bénédicte Dero Korndo
: C’est une question de passion. Depuis mon plus jeune âge, la radio et le journalisme m’intéressent. Dans mon pays, il y avait une maman journaliste au sein d’une radio, Marth Ngombé, qui m’a toujours marquée par son travail, avec une émission consacrée à l’art culinaire. C’est surtout sa voix dans la présentation de l’émission qui m’a passionnée.

Quels sont les deux principaux apports de l’accompagnement d’Afri’kibaaru dans votre manière de travailler ?
Ces formations m’ont particulièrement aidée dans la pratique du journalisme, notamment avec les méthodes de traitement de l’information et comment s’y prendre sur le terrain. J’ai compris aussi que les vrais sujets sont ceux initiés par le ou la journaliste en tenant compte de la réalité de son entourage, celle des auditeurs et des auditrices. Ce genre de sujets cadre bien avec les thématiques des ODD. Par exemple, je peux traiter de l’importance des activités génératrices de revenus, de l’agriculture familiale, de la salubrité dans les camps de réfugiés et de l’éducation des filles.

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Quels défis pensez-vous pouvoir relever désormais ?
Je voudrais développer une émission consacrée à l’amélioration des conditions de vie des femmes dans les camps de réfugié•es. L’idée est de les encourager à mener des activités pour se prendre en charge et assurer l’éducation de leurs enfants, au lieu d’attendre l’aide des ONG, qui viennent rarement au camp. L’éducation des filles est un sujet que je souhaite aborder de plus en plus.