Souliyo Sengngnam : apprendre pour mieux transmettre

Souliyo Sengngnam : apprendre pour mieux transmettre

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À 43 ans, Souliyo Sengngnam, alias Joe, journaliste laotien, est toujours aussi désireux d'apprendre, en particulier sur l'approche "une seule santé". Apprendre pour mieux partager ensuite ses connaissances dans son média et au grand public. 

Végétation luxuriante, calme environnant. 
Quand j'étais enfant, il y avait des forêts autour de notre village de Phakhao. Aujourd'hui, avec le développement et l'urbanisation, il est difficile de trouver de quoi manger et la capitale Vientiane s'est rapprochée... observe Souliyo Sengngnam, journaliste laotien de 43 ans. Vilaphan, son très proche cousin (leurs maisons étaient presque côte à côte), se souvient : Souliyo jouait au football et aimait les animaux. Il parlait à tout le monde. 
L'intéressé nuance : C'est vrai, j'aimais faire du sport et regarder des documentaires animaliers, mais je voulais surtout apprendre les maths et je ne parlais pas beaucoup en ce temps là... Après un court silence, il poursuit en riant : C'est encore un peu le cas aujourd'hui ! 
Surnommé 'Joe' par son père anglophile, Souliyo a su forcer sa nature et s'ouvrir progressivement aux autres. Il s'est aussi inspiré d'un cousin cameraman dans une chaîne nationale : Le journalisme n'existait pas encore à l'époque chez nous à l'université. Je devais trouver l'opportunité... 

En 2005, il obtient une licence d'anglais : Cette langue est très importante pour communiquer avec les autres. Et, comme journaliste, elle permet d'accéder à des documents qui n'existent pas en laotien. Mais j'ai besoin d'apprendre encore, assume modestement Joe.

"Créer un monde durable"

En 2007, Souliyo Sengngnam rejoint Vientiane Mai ("Nouveau Vientiane"). Pour ce journal généraliste pro-gouvernemental et son supplément hebdomadaire, il a depuis, selon ses calculs d'éternel passionné de maths, signé plus de 6 000 reportages et articles longs formats dans la version papier et plus de 5 000 contenus pour le site et les réseaux sociaux. 
Désormais parmi les responsables de la version numérique, Joe planifie les sujets et encadre les trois journalistes de son équipe. Quand il rencontre un obstacle, il en parle à ses supérieurs et à ses collègues pour qu'ensemble nous trouvions une solution. Il aime partager ses connaissances et nous aidera à faire comprendre à nos lecteurs comment se protéger des maladies d'origine animale, les lois pour conserver la Nature, le changement climatique, etc., énumère Phetsamone Beukbandy, sa collègue depuis 14 ans. 
Après avoir participé en septembre 2024 à Vientiane à un atelier sur l'approche "une seule santé*" dans le cadre du projet CFI Des médias, une santé, Souliyo est conscient de sa responsabilité envers le public : Une bonne santé humaine, une bonne santé animale et un bon environnement sont indispensables pour créer un monde durable, mais avant cette formation, je ne connaissais pas ce concept et les autres journalistes laotiens non plus... Je n'en suis qu'au début de mon apprentissage !  
À 43 ans, Souliyo Sengngnam est toujours aussi curieux d'apprendre pour partager ensuite.

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Souliyo Sengngnam journaliste-créateur de contenus
Souliyo Sengngnam journaliste-créateur de contenus pour le site et les réseaux sociaux du journal Vientiane Mai

Portrait par Emmanuel de Solère Stintzy (Journalistes Médiateurs
* L’approche "une seule santé" invite à penser la santé autrement en reconnaissant l’interdépendance du bien-être des populations humaines avec celui des animaux et des écosystèmes. Elle utilise les liens étroits et interdépendants qui existent entre ces domaines pour créer de nouvelles méthodes de surveillance des maladies, notamment, et de lutte contre celles-ci (source : Organisation mondiale de la Santé).