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Molika Meas, une journaliste aux racines solides

Projet associé

Molika Meas, journaliste cambodgienne de tout juste 24 ans, est faite pour ce métier. Sélectionnée pour suivre les formations du projet Des médias, une santé, de CFI, celle qui est spécialisée sur les sujets de société vient d’ajouter une corde à son arc : l’approche Une santé*.

 

Ma grand-mère m’a toujours invitée à manger sainement. J’ai pris conscience que nous avons de mauvaises habitudes, au Cambodge. Les agriculteurs font usage de beaucoup d’engrais, précise Molika Meas, 24 ans, originaire de Phnom Penh, capitale du Cambodge. 
Elle vient de terminer la deuxième formation du projet Des médias, une santé, menée par CFI, en décembre 2024.

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Sur le terrain, dans les fermes de province, elle a pris conscience des réalités liées à la santé. Salariée depuis plus de deux ans du média Kiripost (kiri  signifie montagne en khmer et symbolise le naturel et la grandeur, ndlr), basé à Phnom Penh, elle observe, s’interroge et transmet à ses concitoyens. 
Notre santé est reliée à ce qui nous entoure et aux animaux qui vivent dans la forêt. Dans les marchés à ciel ouvert du Cambodge, on abat les poulets sans gants ni autres protections, ce qui favorise la transmission de la grippe aviaire », admet la jeune femme, curieuse et enjouée. 
Molika a cette grande capacité de porter attention aux gens et à la société. Elle peut s’approprier de nouveaux sujets et les aborder en profondeur. C’est pour cela qu’elle a été choisie pour se former à l’approche Une santé, raconte Chan Thul Prak, directeur de Kiripost et formateur en journalisme.

Notre santé est reliée à ce qui nous entoure.

Devenue messagère

Quand j’étais jeune, j’étais vraiment timide. Je ne parlais qu’à mes amis proches et à mes enseignants. C’était ma faiblesse. La formation en journalisme m’a complètement changée, sourit Molika qui a d’abord étudié l’anglais à l’école internationale de Beltei, à Phnom Penh, et se destinait à l’entreprenariat.

Lors du confinement lié à la pandémie de Covid-19, en 2020, elle s’inscrit à un cours de journalisme en ligne. Après 6 mois, elle comprend que c’est ce métier qu’elle veut exercer et pour lequel elle est faite. Le journalisme fait partie de moi. J’ai grandi dans une famille où mon père et mon grand-père lisaient les journaux deux fois par jour et écoutaient beaucoup la radio, raconte-t-elle. Pourtant, quand elle leur annonce son choix de carrière, ils craignent qu’elle ne soit un jour menacée ou arrêtée, comme d’autres journalistes avant elle, si elle aborde des sujets sensibles.

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Aujourd’hui, ils apprécient le journalisme constructif qu’elle produit. 
Elle met toute son énergie quand quelque chose lui tient à cœur, au point même de se fatiguer. Cette capacité à se donner en fait une personne inspirante. Discuter avec elle est une joie parce que j’apprends toujours quelque chose de nouveau qui fait sens, confie Lim KimHoung, amie de Molika.

Pratiquante de taekwondo depuis qu’elle a 7 ans, Molika joue aussi au badminton et nage dans la mer, à ses heures perdues. Mais ce à quoi elle peut passer tout son temps, ce sont ses sujets de prédilection sur les droits des enfants et la reconnaissance du rôle des femmes : 
Parce qu’elles sont les racines qui portent les jeunes générations pour qu’elles deviennent de solides arbres avec de nombreux fruits, conclue-t-elle.


Portrait par Bérengère Merlot (Journalistes Médiateurs)
* L’approche Une seule santé invite à penser la santé autrement en reconnaissant l’interdépendance du bien-être des populations humaines avec celui des animaux et des écosystèmes. Elle utilise les liens étroits et interdépendants qui existent entre ces domaines pour créer de nouvelles méthodes de surveillance des maladies, notamment, et de lutte contre celles-ci (source : Organisation mondiale de la Santé).