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Mohamed Saleh : une passerelle entre communautés

Projet associé

À Nouakchott, Mohamed Saleh, 25 ans, est un journaliste polyvalent à Sahel TV. Calme, travailleur et adepte de théâtre et de cinéma, il sait scénariser, tourner et monter les images. Il est aussi et surtout un élément apaisant dans son média et pour le public mauritanien.
Portrait réalisé par Emmanuel de Solère Stintzy.

 

Mohamed Salah. Mohamed Saleh. Une lettre et tout un monde semblent séparer l'international égyptien en pleine lumière et le discret journaliste mauritanien. Ce dernier s'en amuse : Il est Salah et je suis Saleh ! Beaucoup de gens me demandent pourquoi nos noms sont presque similaires. C’est une coïncidence, mais moi aussi j’aime le football !
Et la comparaison ne semble pas s'arrêter là. Un authentique esprit d'équipe anime les deux Mohamed. Mohamed Saleh a un rayonnement humain très précieux dans une équipe. Curieux journalistiquement et humainement, il est aussi une passerelle ouverte sur les autres communautés mauritaniennes. À l'écoute de l'ensemble de sa société, il a été lauréat d'un concours du projet, grâce à un sujet original, félicite David Solon, son coach dans le cadre du projet Afri'Kibaaru de CFI.


Journaliste homme arabophone, Mohamed a en effet choisi dans cette production, de donner la parole aux rares femmes de différentes communautés qui osent faire ‘‘des métiers d'hommes’’. Journaliste et coach des lauréats des concours en Mauritanie, Awa Seydou Traoré l'a accompagné dans la réalisation de cette production : Mohamed est très à l'écoute. Il a soif d'apprendre et d'innover. Pour réaliser son reportage, il a d'abord observé, puis a creusé son sujet en parlant notamment des barrières socio-culturelles.
Récompensé, le jeune lauréat dit ressentir fierté, mais également peur de ne pas être à la hauteur.

Télévision, théâtre, cinéma

Mais, où puise-t-il ce respect et cette modestie à toute épreuve ? J'ai passé mon enfance au Trarza (région au sud-ouest de la Mauritanie, Ndlr) avant de m’installer avec ma famille à Nouakchott. J'ai été éduqué dans une société conservatrice, caractérisée par la sobriété et la sagesse. Ces qualités me sont chères. Je suis plutôt calme, réservé et patient, même sous la pression du travail  raconte Mohamed Saleh.
Ahmedoubaba Sid'ahmed M'beirick, son cousin, ajoute : Enfant, Mohamed était gentil, drôle et intelligent. Il aimait déjà regarder la TV et écrire, mais on ne pensait pas alors qu'il deviendrait journaliste. À Nouakchott, au collège et au lycée, il a commencé à s'intéresser aux associations culturelles.

Touche-à-tout d'un jour, touche-à-tout toujours !
Mohamed Saleh se souvient : Dans la capitale, j’ai été rapidement attiré par les merveilles de la télévision que je découvrais ! J’ai commencé à imiter les journalistes. Grâce au théâtre, je me suis initié à l'écriture de scénarios et à la communication avec le public. Quant au cinéma, il a été ma porte d'entrée vers les médias. J'y ai appris le montage et la photographie, et j'ai compris comment réaliser des films et des documentaires.
Diplômé en théâtre arabe et cours d'écriture dramatique, Mohamed Saleh participe ainsi à des festivals de théâtre en Mauritanie et aux Émirats Arabes Unis, commence à scénariser, tourner des séries et démarre sa carrière de journaliste.

Reportages bien construits

En 2017, il arrive comme stagiaire à Sahel TV. Commence par réaliser une émission pour les jeunes, puis est intégré au département de l'information comme rédacteur. Capable de filmer, poser sa voix, faire de l'infographie, du montage... Une perle rare pour sa hiérarchie...
Que je sois présent ou pas, Mohamed Saleh donne tous ses efforts. Pour ses émissions et ses reportages, il a des idées grâce à ses expériences dans le théâtre et le cinéma, mais il suit un canevas, il n'improvise pas. Grâce au projet Afri'Kibaaru, il a progressé dans son organisation. Je conseille aux autres journalistes de consacrer comme lui davantage de temps à la construction de leurs reportages, insiste Dr. Mohamed Fadel Ahmed Val, Directeur général de Sahel TV.
Sahel. Saleh. Une lettre les sépare, mais comme son environnement naturel qui assure la transition entre désert aride et savanes humides, Mohamed sait faire le lien entre les humains.

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Journaliste complet, Mohamed Saleh sait filmer, poser sa voix, rédiger, faire de l'infographie et du montage

Dans 10 ans...

Journalisme télévisé, cinéma ou théâtre ? Ne demandez pas à un touche-à-tout de se choisir un seul avenir !
Ces domaines ne sont pas contradictoires, ils se complètent, affirme Mohamed Saleh avant de dévoiler tout de même une petite préférence : Je me retrouve bien dans le journalisme. Dans dix ans, j'espère donc avoir évolué dans ce domaine.
David Solon, son coach dans le projet Afri'Kibaaru de CFI, lui prédit un bel avenir dans les formats moins d'actu, davantage de mags longs dans lesquels il peut raconter et faire parler des gens, car il est très à l'écoute de sa société.

Awa Seydou Traoré, journaliste et coach des lauréats des concours en Mauritanie, imagine de son côté Mohamed en grand reporter, pourquoi pas à Al Jazeera. Ou peut-être sera-t-il encore aussi dans le cinéma. Dr. Mohamed Fadel Ahmed Val, Directeur général de Sahel TV, envisage également une double carrière pour son brillant élément : Mohamed Saleh sera un leader ! Peut-être producteur de documentaires pour la télévision et le cinéma, responsable d'une boite de production ou directeur de programmes. Il en a le sérieux et le calibre, ce ne sont pas tous les bons journalistes qui savent superviser comme lui.
Reste au principal concerné, scénariste passionné, à écrire son futur professionnel...