Kara David : le visage du journalisme solidaire
Kara David, 51 ans, est connue de tous, aux Philippines, son pays natal. Douée pour aborder, par le biais de ses documentaires, les injustices de la vie, CFI fait appel à elle pour former des journalistes, dans le cadre du projet Des médias, une santé.
Surnommée "Ma’am Kara" (Madame Kara, ndlr), Kara Patria David – Cancio, dite Kara David, 51 ans, en impose. À la fois journaliste, présentatrice et enseignante, sa capacité à être tournée vers les autres fait d’elle une personnalité médiatique, basée dans la métropole de Manille, aux Philippines.
Dans ses reportages, elle se met volontiers en scène et place toujours l’humain avant tout pour traiter de faits sociaux difficiles. Invitée vedette de l’émission appelée Pinas Sarap (les délices des Philippines, ndlr), depuis 2017, et de l’émission I-Witness, depuis 2001, diffusées par le réseau Global Media Arts (GMA), son savoir-faire lui a valu de recevoir 22 prix internationaux et plus de 50 récompenses, dans son pays. Elle a, à ce jour, plus de 200 documentaires à son actif.
Depuis 2022, elle est également à la tête du département de journalisme de l’université des Philippines Diliman.
La façon dont Kara David raconte une histoire qui parle du quotidien des gens ordinaires et sa capacité à amener de la profondeur, à travers un prisme humain, dans le projet Des Médias, une santé, va ajouter de la valeur à la formation des participants et les équiper d’outils pour propager l’approche Une santé*, explique Beng Ragon, journaliste et directrice de media.Xchange, une agence de relation publique, basée dans la métropole de Manille, associée à Kara David dans le cadre du projet Des Médias, une santé.
Née avec une mission
C’est son père, Randy David, professeur émérite de sociologie à l’université des Philippines Diliman, qui a choisi son prénom. Kara Patria signifie "patrie adorée" en italien. Diplômée en communication de l’université des Philippines Diliman, elle a commencé à travailler pour le réseau GMA en 1995. Très vite, elle se voit confier un rôle de scripte et d’investigatrice.
Si elle n’avait pas été journaliste, elle aurait aimé être enseignante de l’histoire des Philippines. Je veux utiliser mes compétences et les médias pour traduire ce que ressentent les plus opprimés et faire évoluer les communautés grâce à l’éducation et à la compassion. De nombreuses problématiques médicales, telles que les pandémies, naissent de la façon dont on interagit avec notre environnement et nos ressources naturelles. Si, en tant que journalistes, nous abordons les faits dans toutes leurs dimensions, on peut rendre les gens plus conscients du monde dans lequel nous vivons et faire qu’il soit plus durable », émet Kara David.
Très investie, elle est aussi à la tête d’une fondation, le projet Malasakit (la capacité de ressentir la peine des autres, ndlr), qui soutient les personnes qu’elle suit dans ses documentaires. À ce jour, la fondation a aidé plus de 800 familles par l’accès à l’école pour les enfants les plus pauvres, de la nourriture et des médicaments.
Et pour renouveler son énergie, pratique le sport. Le vélo, notamment, au point de remporter la première place, en tant que femme, des 120 kilomètres du Mount Mayon Bike, une course sur le Mont Mayon, un volcan des Philippines, le 18 août 2024.
Portrait par Bérengère Merlot (Journalistes Médiateurs)
* L’approche "une seule santé" invite à penser la santé autrement en reconnaissant l’interdépendance du bien-être des populations humaines avec celui des animaux et des écosystèmes. Elle utilise les liens étroits et interdépendants qui existent entre ces domaines pour créer de nouvelles méthodes de surveillance des maladies, notamment, et de lutte contre celles-ci (source : Organisation mondiale de la Santé).