Fabrice Turri, un coordinateur de projet en quête d'air pur
Journaliste français, Fabrice Turri, 45 ans, a eu "un gros coup de cœur" pour le Viêt Nam. Coordinateur régional du nouveau projet Des médias, une santé en Asie du Sud-Est, il se réjouit d'encourager les journalistes à produire des contenus sur leur environnement.
Peste porcine, sécurité alimentaire, pollution industrielle... Régulièrement, Fabrice Turri, journaliste français installé au Viêt Nam depuis de nombreuses années, aborde pour RFI des sujets d’environnement et de santé. Sa mère Martine ne semble pas surprise par son appétence pour ces thématiques : Enfant, Fabrice était déjà sensible aux autres et à son environnement. Il adorait les balades à vélo dans la forêt de Fontainebleau.
Devenir journaliste ne sera toutefois pas pour lui un parcours de santé... J'ai dû harceler le répondeur de l'émission 'Reporters d'Europe' pour que la radio Europe 1 accepte mon sujet sur les éco-guerriers de la forêt de Fontainebleau. J'étais impressionné d'entrer dans les studios... se souvient Fabrice Turri. Déterminé, après un bac scientifique, il finit par intégrer l'École de journalisme de Toulouse (EJT), multiplie les stages dans les médias français, mais aussi au Sénégal et à Madagascar.
En 2006, le Viêt Nam représente pour lui "une bouffée d'air pur" : J'ai adoré les gens, la culture, le boulot. En tant qu’attaché audiovisuel au centre culturel français d'Hanoï, je m'occupais de la production de films et je rencontrais des patrons de presse. Après une parenthèse en France (2010-2013) au cours de laquelle il travaille pour diverses chaînes de télévision, Fabrice retourne s’installer au Viêt Nam. Il réalise depuis des photos, des vidéos et piges pour différents médias.
Nouveaux horizons
2019-2020 : avec la crise du Covid-19, les pays se barricadent. Fabrice, lui, s'ouvre à d'autres horizons. Formateur pour CFI dans le cadre du projet Mékong info durable, il anime quatre sessions : Les journalistes étaient preneurs de contacts, car déjà intéressés par les sujets environnementaux. Après nos formations, ils ont publié un nombre assez impressionnant d'articles.
Également formateur sur ce projet, le journaliste vietnamien Vu Duc Khuynh confirme : Les stagiaires étaient très contents ! Fabrice est un bon formateur. Il connaît les mentalités, les points forts et points faibles des journalistes vietnamien·nes.
Désormais coordinateur régional du nouveau projet Des médias, une santé, lancé officiellement à Hanoï en mai 2024, Fabrice Turri est face à un nouveau défi : sélectionner les journalistes spécialisé·es des médias les plus impactants et motivé·es pour vulgariser l'approche 'une seule santé'*, inconnue au Viêt Nam selon Vu Duc Khuynh.
Nous ferons rencontrer des chercheurs et chercheuses aux journalistes et nous aurons des visites de terrain. Il y a vraiment de la matière : Hanoï est régulièrement classée comme la ville la plus polluée au monde et la population vietnamienne se préoccupe énormément de sa santé, résume le journaliste, plus que jamais en quête d'air pur.
Portrait par Emmanuel de Solère Stintzy (Journalistes Médiateurs)
* L’approche une seule santé invite à penser la santé autrement en reconnaissant l’interdépendance du bien-être des populations humaines avec celui des animaux et des écosystèmes. Elle utilise les liens étroits et interdépendants qui existent entre ces domaines pour créer de nouvelles méthodes de surveillance des maladies, notamment, et de lutte contre celles-ci (source : Organisation mondiale de la Santé).