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"Afri’kibaaru a agi comme un catalyseur pour renforcer le rôle des femmes journalistes au Tchad"

Projet associé

Jeune journaliste et JRI tchadienne, Néné Fatimé Brahim travaille depuis 2022 pour TchadInfos, média partenaire d’Afri’kibaaru. Touche-à-tout, infatigable et passionnée par son métier, elle vient de participer, avec des journalistes de son pays et de Mauritanie, à un coaching croisé à N’Djaména. Retour d’expérience.

 

Sur quoi avez-vous travaillé pendant ce coaching ?
Pendant sept jours, nous avons étudié le journalisme de solutions et les Objectifs de Développement Durable (ODD). Les formateurs ont clairement démontré leur engagement en faveur d'un journalisme constructif visant à inspirer un changement positif sur des enjeux mondiaux cruciaux.

Vous avez travaillé ensemble, journalistes de Mauritanie et du Tchad. Quels ont été les apports et les difficultés de cette collaboration ?
Cette première expérience avec des journalistes étrangers a été très enrichissante. Elle a mis en lumière des pratiques de travail variées et une grande curiosité pour comprendre la réalité au Tchad. Nous avons été impressionné.es par leur réactivité sur le terrain et leur ouverture d'esprit, des qualités que nous pouvons intégrer pour adopter une approche plus globale dans notre propre travail.

Qu’est-ce qui vous a surprise dans la manière de travailler de ces journalistes ?
L'Objectif de Développement Durable (ODD) numéro 4, qui se concentre sur l'accès à une éducation de qualité, est essentiel pour un avenir durable. Il serait bénéfique d'envisager d'approfondir nos reportages sur ce thème crucial, afin de sensibiliser davantage et de promouvoir des actions concrètes en faveur de l'éducation pour tous et toutes.

Après ce coaching, avez-vous des idées de productions en lien avec les ODD que vous aimeriez, désormais, développer ?
Notre gratitude envers CFI et les formateurs souligne l'importance de la formation continue. Bien que la durée du coaching ait été courte, nous avons pu tirer profit des perspectives offertes par les journalistes d'autres pays. Nous proposons un échange en Mauritanie pour un ‘‘match retour’’, qui renforcerait les liens interculturels et professionnels, favorisant ainsi une collaboration plus étroite et un partage fructueux d'expériences.

Il est regrettable de constater que des femmes journalistes doivent parfois faire face à des pressions et des situations dégradantes pour obtenir un emploi.
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© DR


En quoi est-il plus compliqué d’être une femme journaliste au Tchad ?
Être une femme journaliste au Tchad peut être très difficile. La société tchadienne a tendance à minimiser le rôle des femmes en général, les considérant parfois comme des ‘’professionnelles de la prostitution’’ lorsqu'elles exercent le métier de journaliste. Le pire, c'est que certains organes de presse semblent privilégier des critères autres que les compétences et le diplôme pour le recrutement, mettant en avant des stéréotypes sexistes et discriminatoires. Il est regrettable de constater que des femmes journalistes doivent parfois faire face à des pressions et des situations dégradantes pour obtenir un emploi.

Le projet Afri’kibaaru a-t-il permis d’atténuer ces difficultés ?
Pour moi, ce projet a eu un impact significatif pour les femmes journalistes, en mettant en lumière l’ODD numéro 5 sur l'égalité entre les sexes. Il a contribué à donner aux femmes une place plus importante, même si l'égalité parfaite n'est pas encore atteinte. Il a agi comme un catalyseur pour renforcer la présence et le rôle des femmes dans le domaine du journalisme.