Partir sur les routes, à la rencontre des femmes marocaines

Partir sur les routes, à la rencontre des femmes marocaines

Environ 75 personnes étaient présentes au lancement officiel d'Échos des voix féminines, le 29 mars 2019 à Marrakech (Maroc), pour découvrir ce projet et écouter, notamment, des interventions de défenseures marocaines des droits des femmes.

Yassine Aabbar, président de l'AIC (Association Initiatives Citoyennes) a expliqué la genèse du projet et les résultats attendus, à la fois en terme de productions sur le terrain et d'actions de plaidoyer. Kamal Lahbib, du FMAS, a dit espérer que cette initiative permette d'atteindre une reconnaissance juridique des radios associatives ayant accumulé une expérience importante. "Elles peuvent avoir une valeur ajoutée dans le paysage médiatique au Maroc".

Trois femmes, qui défendent les droits de leurs compatriotes au quotidien, ont pris la parole lors de ce lancement. Zakia Mrini, députée parlementaire, a souligné le côté innovant de ce projet. C'est un rêve de donner ainsi la parole aux femmes, pour elle qui a "toujours cherché un moyen pour que les femmes de la région s'expriment, surtout en milieu rural, parce qu'elles sont plus marginalisées qu'en ville". Elle est revenue sur l'injustice territoriale entre les campagnes et le milieu urbain.

Fatima Zahra Iflahen, professeure-chercheuse à l'université Cadi Ayyad, espère que le rôle de l'université dans ce projet sera important. Consultante et experte genre, Fatima a travaillé sur le mariage des filles mineures et a mentionné le sort des petites bonnes dans les campagnes, exploitées au travail.


Faire entendre la voix des femmes en milieu rural

La présidente de la Fédération d'alliance des droits des femmes, Zahra Sadik, a rendu hommage aux mouvements féministes au Maroc, qui ont atteint plusieurs objectifs grâce au travail sans relâche de leurs militantes. "Mais cela reste insuffisant pour résister à la culture de domination masculine."
Zahra a regretté un "recul sur les droits des femmes ces dernières années » et se dit prête comme les autres intervenantes à travailler avec l'équipe d'Échos des voix féminines.

"Je suis ému par cette expérience qui était d'abord un rêve. Aujourd'hui, je la vois réalisée devant moi, avec tous ces jeunes et cela me touche énormément. J'espère que cela participera à renforcer les droits des femmes et à faire entendre leur voix au niveau de la région." Yassine Aabbar, président de l'AIC

Très touché par ces nombreux soutiens, Yassine Aabbar a été surpris par la joie créée par ce projet. À terme, il espère trouver un public pour Kech radio et atteindre "5000 auditeurs au moins par mois". Il souhaite que ce projet mette cette radio au cœur des évènements organisés par la société civile à Marrakech et que cela valorise les initiatives cachées des femmes en milieu rural : "Le but c'est que notre mémorandum final (qui sera rédigé début 2020) soit appliqué dans les plans de développement régional de la région Marrakech-Safi."

Découvrez qui sont les contributrices et contributeurs d'Échos des voix féminines :

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