Liban : les organisations de défense de la liberté de la presse condamnent les attaques contre les journalistes
Depuis le 14 janvier 2020, Beyrouth est le terrain d'attaques violentes contre les journalistes et photographes couvrant les manifestations. La violence a atteint son apogée la nuit du 15 janvier devant une caserne de police dans le secteur de Mar Elias. Les forces de sécurité et la police anti-émeute ont eu recours à la force excessive pour disperser les manifestants. Plusieurs journalistes et photographes qui couvraient les échauffourées ont été battus et leur matériel brisé. Certains ont même été arrêtés.
Le Centre SKeyes pour la liberté de la presse et de la culture a documenté plus de 20 violations contre les professionnels des médias depuis le 14 janvier, ce qui porte à 75 le nombre total de violations depuis le début du soulèvement populaire le 17 octobre 2019.
Les organisations de défense de la liberté de la presse et de développement des médias, signataires du présent communiqué, condamnent fermement ces attaques qui constituent une violation flagrante de la liberté d'information et des droits fondamentaux des journalistes. Elles sont également gravement préoccupées par le fait que la plupart de ces attaques aient été menées par les forces de l'ordre dont la tâche principale est de protéger les citoyens et de fournir aux journalistes l'environnement le plus sûr possible afin qu'ils puissent mener à bien leur mission.
La ministre de l'Intérieur du gouvernement démissionnaire, Raya El Hassan, s'est entretenue jeudi avec la presse et a démenti avoir ordonné aux forces de sécurité d'utiliser la force contre les manifestants pacifiques et les journalistes. Cette déclaration ne fait que renforcer notre inquiétude quant à l'absence de responsabilité dans un pays marqué par l'impunité dont jouissent les auteurs des violations de tous genres contre les journalistes, y compris les meurtres.
Les organisations signataires appellent les autorités à mener une enquête rapide et transparente en vue de déterminer qui a donné l'ordre de mener cette répression violente contre les journalistes et de traduire en justice les auteurs des violations.
Centre SKeyes pour la liberté de la presse et de la culture
CFI – Agence française de développement médias
Committee to Protect Journalists
Free Press Unlimited
International Media Support
MiCT – Media in Cooperation and Transition International