Les journalistes ukrainiens s’initient à la chronique judiciaire

Les journalistes ukrainiens s’initient à la chronique judiciaire

La première session d'un cycle de formation spécialisé dans la couverture des procès s'est tenue du 15 au 17 février 2019 en Ukraine, dans le cadre du projet PRAVO-Justice mené par Expertise France sur fonds de l'Union européenne. Dix journalistes, couvrant des affaires judiciaires pour leurs médias, ont découvert un genre journalistique nouveau dans leur pays : la chronique judiciaire.

Le projet PRAVO-Justice, lancé fin 2017, s'inscrit dans un vaste programme d'appui à la réforme du secteur judiciaire en Ukraine. Il vise à améliorer la confiance des Ukrainiens dans la justice de leur pays, leurs connaissances des réformes en cours et du système judiciaire. La chronique judiciaire, des grandes affaires aux faits divers locaux, peut mettre en lumière le fonctionnement de la justice et les changements dont celle-ci fait l'objet, puisque les procès touchent tous les aspects de la vie d'une société.

Cette session fait partie d'un cycle de trois formations de deux ou trois jours, agrémentées d'interventions par des professionnels du secteur (magistrats, avocats, fonctionnaires). Entre chaque séance en présentiel, les stagiaires bénéficient d'un coaching personnalisé pour la production de reportages, d'enquêtes ou d'articles. Trois cycles de ce type seront organisés dans le cadre de PRAVO-Justice.
Le premier groupe sélectionné compte dix participants, dont neuf sont des femmes et neuf ont moins de 35 ans. La moitié vient de province (Dnipro, Kharkiv, Lviv, Vynnitsia, ou Rivne).

Le module de formation, qui s'appuie sur des exemples spécifiques liés à la pratique du journalisme judiciaire en France, a été conçu et est mené par Thierry Cruvellier et Franck Petit, deux journalistes français plus particulièrement spécialisés dans les questions de justice transitionnelle et internationale. Ils sont épaulés par deux journalistes spécialistes de la justice en Ukraine, Serhii Andrushko et Irina Saliy, qui enrichissent le programme de leurs propres pratiques et expériences et "La chronique judiciaire est un point d'équilibre entre juges et public."agissent en tant que coachs pour soutenir les stagiaires dans leurs productions.

Couvrir les procès avec plus de profondeur et d'objectivité

Formateurs, intervenants extérieurs et participants ont montré un enthousiasme et un intérêt élevés pour cette thématique. À travers une couverture extensive et professionnelle, "les journalistesmontrent tous les aspects d'un procès", a affirmé un formateur ukrainien. "Il y a tant de procès intéressants. Je vous promets que vous allez découvrir la vraie vie dans les tribunaux ! "

Une des journalistes, qui couvre les affaires judiciaires pour une chaîne de télévision et un site d'information, admet "ne pas se rendre au tribunal" et espère désormais suivre les procès avec plus de profondeur et d'objectivité.

Cette première rencontre a permis une meilleure compréhension des besoins de tous. Une conférence de rédaction a préparé le travail des deux mois suivants : les idées de sujets, données à l'avance, ont été présentées par chacun et discutées ensemble.

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