La liberté d’information et des médias nouveaux objectifs de développement pour l’ONU
Bruxelles, le 4 décembre 2014 – Le Forum mondial pour le développement des médias (GFMD – Global Forum for Media Development ) se félicite que le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, ait pris position, jeudi 4 décembre 2014, en faveur de l'inclusion de garanties de la liberté d'information et des médias dans la prochaine série d'objectifs de développement mondiaux de l'ONU.
Extrait du site Internet du GFMD : GFMD website.
Dans son rapport de « synthèse » très attendu sur le programme de développement pour l'après-2015, présenté aujourd'hui à l'Assemblée générale à New York, le Secrétaire général a déclaré que la « liberté de la presse, l'accès à l'information et la liberté d'expression » sont des « leviers [essentiels] du développement durable. »
Le rapport du Secrétaire général a appelé à l'adoption, en 2015, des 17 nouveaux objectifs de développement durable proposés par un groupe de travail de l'Assemblée générale réunissant 70 nations. Les objectifs proposés prévoient notamment que tous les pays s'engagent à assurer l'accès public à l'information et la protection des « libertés fondamentales » garanties par les traités des Nations Unies sur les droits de l'homme. Ils incluent également des engagements portant sur la complète éradication de l'extrême pauvreté et de la famine, de nouvelles mesures robustes de protection de l'environnement à l'échelle mondiale, l'élimination des décès causés par des maladies évitables, et le respect des promesses faites en matière d'égalité des sexes et d'accès universel à l'éducation.
« Nous sommes à l'aube de l'année la plus importante en termes de développement depuis la fondation des Nations Unies, » a annoncé le Secrétaire général dans son rapport aujourd'hui.
Tout au long de l'année, une coalition de la société civile a fait campagne pour l'introduction d'engagements relatifs à la liberté d'information et des médias parmi les nouveaux objectifs mondiaux des Nations Unies. Dirigée par le GFMD et Article 19, une organisation implantée à Londres, cette coalition rassemble des organismes nationaux, régionaux et internationaux de développement des médias et de la liberté de la presse.
Comme le souligne le président de GFMD, Leon Willems : « Cela fait déjà un certain temps que nous répétons qu'une presse libre et un libre accès à l'information de quelque nature qu'elle soit sont essentiels à la réalisation de ces objectifs. Aussi est-il extrêmement encourageant de constater que le Secrétaire général partage notre point de vue. »
Le rapport présenté aujourd'hui par le Secrétaire général fait écho aux appels de la société civile préconisant la prise d'engagements, dans l'après-2015, en faveur de la liberté d'information et des médias. Ces engagements représentent non seulement une fin en soi cruciale en ce qu'ils reposent sur des droits fondamentaux, mais ils constituent également une condition préalable au suivi des progrès réalisés au niveau des nouveaux objectifs proposés. Dans ce rapport, le Secrétaire général a également constaté que les conseillers de l'ONU dans le domaine de la « révolution des données » nécessaire au suivi et à la réalisation des objectifs de l'après-2015 avaient « souligné la nécessité de promouvoir l'accès à des données de qualité, de remédier aux disparités en matière d'accès à l'information et de maîtrise des données, de promouvoir l'espace civique et d'améliorer le partage des données et informations. »
La libre circulation des informations publiques ainsi que la tenue de discussions et la réalisation d'analyses indépendantes parmi les médias et au sein de la société civile seraient également nécessaires aux fins de l'« examen participatif, multilatéral et surtout universel » des progrès accomplis quant aux nouveaux objectifs. Il est prévu que ce processus annuel proposé par le Secrétaire général soit mené sous l'égide d'un nouveau « forum politique de haut niveau (HLPF) » de l'ONU.
Comme l'indique le rapport : « La liberté de la presse et l'accès à l'information, ainsi que la liberté d'expression, de réunion et d'association sont autant de leviers du développement durable. »