Évaluation du projet Mékong Info Durable

Évaluation du projet Mékong Info Durable

Afin de contribuer à accroître la couverture médiatique des sujets relatifs aux enjeux environnementaux dans la région du Mékong, CFI a mis en œuvre, entre avril 2019 et avril 2021, le projet Mékong Info Durable. Après sa clôture, son évaluation a été réalisée par le cabinet externe Oversee Advising Group.

Synthèse des principales conclusions

D’une durée de deux ans, le projet a concerné les journalistes de quatre pays : le Laos, le Vietnam, le Cambodge et le Myanmar. Il visait à consolider les fondamentaux du journalisme numérique scientifique et à développer les capacités de production de contenus sur la protection de l’environnement, le changement climatique, les modes de production et de consommation durable, ainsi que la santé.

Une adaptation aux besoins et la mise en évidence de formes d’appui efficaces

Le projet a fait preuve de flexibilité en développant des stratégies par pays sur la base de leçons tirées de la première année de mise en œuvre. Cela a permis de diversifier les formes d’appui, de mieux répondre aux attentes et d’attirer des bénéficiaires aux profils variés, susceptibles d’atteindre un public élargi. Tout ceci a contribué à l’efficacité du projet (142 bénéficiaires contre les 80 prévus) et a permis d’expérimenter diverses formes d’appui, d’où il ressort que certaines favorisent un plus fort taux de productions de la part des bénéficiaires que d’autres.
C’est le cas des formations sur la durée, 56% de femmes parmi les bénéficiairesaccompagnées de mentorat, qui ont été réalisées au Vietnam, des conférences scientifiques accompagnées de mentorat et micro-financements ou encore du financement de  rédactions. La mise en œuvre avec l’appui de partenaires locaux a contribué à l’efficience et à l’impact du projet.

Les rencontres sous forme de présentations lors de formations, de conférences scientifiques ou de visites sur le terrain ont suscité un fort intérêt de la part des journalistes. Elles ont impliqué l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) et l’Institut Pasteur.
Mékong Info Durable a ainsi soulevé la question intéressante du croisement des rôles entre information et communication.

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En novembre 2019, douze journalistes vietnamiens ont reçu à Hô-Chi-Minh-Ville une formation spécialisée de l’IRD sur l'impact environnemental des micro-plastiques et l'incidence éventuelle de ces derniers sur la santé humaine.

 

De plus, l’approche "genre" du projet a favorisé la promotion des femmes pour la production de contenus relatifs aux enjeux environnementaux. Parmi les bénéficiaires, on a compté 56% de femmes et 67% des productions ont été réalisées par des femmes. Toutefois cette parité n’a pas suffi à assurer le traitement des sujets selon la perspective "genre" recherchée.

Un impact limité du fait de la non-implication des rédactions dans le projet

Les formations ont favorisé une augmentation de la diffusion de contenus relatifs aux enjeux environnementaux, qui, dans certains cas, s’est poursuivie après la fin du projet. Toutefois, peu de médias possèdent une rubrique dédiée à l’environnement. Les productions, souvent classiques, reflètent donc rarement l’ensemble des apports du projet (approche à la fois basée sur l’humain et le scientifique, recours à l’infographie et l’illustration, citation des sources), les journalistes formé.es par le projet étant contraints par les pratiques de leur rédaction.

Ce sont essentiellement les bénéficiaires au profil start up ou média indépendant (comme Wapatoa ou CamboJa au Cambodge), qui ont mis à profit les apprentissages en techniques rédactionnelles pour booster l’attractivité de leur site. Lorsque l’appui portait sur les rédactions, celles-ci ont essayé d’atteindre un public plus jeune à travers les réseaux sociaux.

Ainsi, le fait de cibler les journalistes, sans impliquer leurs rédactions, n’a pas contribué à faire percevoir l’environnement comme une thématique "rentable" par les médias. En outre, les sujets relatifs à la sécurité sanitaire et la santé intéressent les journalistes mais l’approche sous l’angle du développement durable soulève aussi le défi de l’accès aux données.

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En juin 2020, une première session des science talks, lancés dans le cadre du projet, s'est tenue à l'Institut Pasteur du Cambodge. Une vingtaine de journalistes travaillant pour des médias étrangers et locaux ont pu poser leurs questions à deux médecins de l'unité de virologie Covid-19.

 

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