Échos des voix féminines : diffusion des premières émissions
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Échos des voix fémininesLe mini van équipé d'un studio mobile parcourt les routes de la région Marrakech-Safi depuis fin avril 2019. A ce jour, huit sorties ont été effectuées. Découvrez les premières émissions en ligne !
Plus de 120 femmes ont eu la visite des équipes d' AIC ces deux derniers mois. Elles sont élèves, étudiantes, femmes au foyer, professeures, actrices de la société civile ou porteuses de projets. Elles ont entre 16 et 60 ans (avec un âge moyen de 35 ans) et habitent Marrakech, Essaouira, Sidi Ibrahim, Tamslouht ou encore Aït Ourir.
Pour ces premières rencontres, l'éducation a été au cœur des discussions. Plus particulièrement : l'abandon scolaire et universitaire (les causes, conséquences et solutions/recommandations), ainsi que l'émancipation économique des femmes dans le monde rural (et l'importance de l'éducation des femmes en zones rurales).
Zahra, 24 ans, habitante de Smimou, n'a pas pu poursuivre ses études et souffre de sa condition de femme divorcée. « J'ai été battue et humiliée. Mes parents sont très pauvres, ils n'ont pas pu intervenir pour me sauver. Je n'avais pas envie de me marier mais il y avait une pression de la part de mes parents, de mon entourage et de la société. Aujourd'hui, je souffre encore plus car je suis une femme divorcée. »
Latifa, elle, est diplômée d'un bac +2 et vient de Tamslouhte. Aujourd'hui, à 23 ans, elle est sans emploi. « Je n'ai pas pu travailler après l'obtention de mon diplôme car notre douar est loin de la ville de Marrakech (3 km de pistes chaque jour pour arriver au boulevard principal et prendre le bus). Il y a un manque de transports et de sécurité durant le trajet entre douar Lataouna et Marrakech. Surtout pour nous les filles… »
À chaque sortie, les membres d'AIC animent un atelier de deux heures en prenant en compte les spécificités de chaque village. Les femmes sont ensuite amenées à proposer des solutions et formuler des recommandations.
Déjà, des pistes d'actions émergent : construire des écoles, collèges et lycées dans les communes et zones reculées ; mettre à disposition des transports, travailler sur les mentalités et combattre les stéréotypes sur les jeunes femmes du monde rural, généraliser les bourses pour couvrir les frais des études universitaires.
Après chaque atelier, place à la radio !
Les femmes sont interviewées dans le studio équipé du mini van. Leurs paroles sont diffusées sur Kech radio dans deux émissions :
Timgharine(qui signifie « femmes » en langue amazigh) où elles parlent de leurs besoins, problèmes, exigences et attentes ; et dans Moubadarat-Nissaiya(qui signifie « initiatives féminines » en arabe), un espace où leurs initiatives et projets sont mis en valeur.
Avant de repartir vers Marrakech, les membres d'AIC offrent un olivier en symbole de la région Marrakech-Safi, ou un sapin car il est le signe de la continuité et s'adapte facilement au climat local. Les sorties du mini van auront lieu toute l'année, avec une pause estivale en août.
Brève écrite grâce aux informations de Cheima el Hajjam, chargée de production pour le projet.