Des journalistes syriens se forment à la réalisation de films sur mobiles

Des journalistes syriens se forment à la réalisation de films sur mobiles

Fin mai 2015, l'incubateur de médias syrien de Gaziantep (Turquie) a accueilli une dizaine de journalistes-citoyens syriens lors d'un atelier destiné à élaborer le scénario de leurs films, qui seront ensuite projetés en Syrie dans le cadre du Festival Pixel du film mobile.

Depuis le début de la révolution syrienne, le téléphone mobile est le canal privilégié par les Syriens pour filmer et témoigner des manifestations et des violences. Filmer avec un téléphone est certes plus accessible, mais comporte de nombreux défis.

"Filmer avec un téléphone mobile comporte plusieurs avantages : il est plus accessible, discret et léger que les caméras classiques. Cela permet de filmer dans des situations d'urgence, de manière improvisée et spontanée, ce qui se prête bien au contexte syrien où la situation est changeante", explique Mezar Matar, un des membres d'Al Shareh, un collectif à l'origine de ce festival.

"Filmer avec un mobile est exigeant. Les possibilités de plans sont plus limitées et avoir un son de qualité est plus difficile. Cela oblige à filmer de manière différente et à être plus créatif. Par ailleurs, plusieurs des participants savaient déjà filmer, mais pas écrire un scénario, structurer leur film, ce qui est pourtant essentiel", ajoute Yasmin Fedda, la formatrice de l'atelier.


Pour être sélectionné, chaque participant devait soumettre une ébauche de scénario pour un film de 3 à 7 minutes. L'idée était de fournir aux participants différents savoir-faire, de la rédaction du scénario à la recherche de financements en passant par les techniques de tournage et de montage sur iPhone.

Les participants ont plutôt privilégié des sujets sociaux et humanitaires : le phénomène de l'enrôlement des enfants dans les groupes armés, l'impact du conflit sur les enfants… D'autres se sont concentrés sur le développement d'initiatives par les Syriens au niveau local : création de centres culturels, développement de groupes de ''défense civile''...
Un participant s'est intéressé au thème de la réconciliation et de la cohabitation en Syrie.

À l'issue de cette formation, chacun bénéficiera d'un accompagnement à distance durant le tournage. Début juillet, tous les participants travailleront sur le montage de leurs films à lors d'un deuxième atelier, avant la projection durant le Festival Pixel du film mobile.
Un événement avant tout destiné à la population syrienne ''de l'intérieur'', puisque ces films seront projetés en Syrie notamment à Alep, Edlib et Qamishli.

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