Défis environnementaux au Sud de la Méditerranée : informer sous l’angle du journalisme de solutions

Défis environnementaux au Sud de la Méditerranée : informer sous l’angle du journalisme de solutions

À l’occasion de la journée mondiale de l’environnement, découvrez quatre reportages qui interrogent, par le biais du "journalisme de solutions", différents enjeux écologiques cruciaux dans trois pays du sud de la Méditerranée : le Liban, l’Égypte et la Tunisie.

Face à l’ampleur du phénomène du braconnage, quelles solutions pour protéger la faune et la biodiversité au Liban ?

Le braconnage constitue aujourd’hui une menace majeure pour la biodiversité au Liban. Le reportage de Hadeel Iskandar, publié par le média Daraj, met en lumière cette situation alarmante, afin de sensibiliser l’opinion publique sur l’urgence de la mise en place de mesures pour protéger la faune dans un pays qui fait, par ailleurs, face à de nombreux défis environnementaux. Les activistes ainsi que les expertes et experts interrogés insistent sur le rôle majeur joué par les animaux sauvages dans l’équilibre environnemental.
La principale solution face au braconnage consiste en un travail d’information et de sensibilisation en vue d’opérer un changement de mentalité sur ces questions. La multiplication d’initiatives de monitoring telles que celle portée par l’Observatoire vert contribue à ce travail d’information et de sensibilisation en permettant de recenser les abus et les menaces contre la faune afin de mieux les contrer.
Par ailleurs, le reportage évoque le rôle essentiel des médias dans le processus de changement de mentalités. Pour Mounir Abi Saad, président du Centre d’information sur la vie sauvage, les médias locaux ont longtemps véhiculé des stéréotypes négatifs sur certains animaux sauvages et valorisé leur élimination. Il estime que l’image des braconniers est en train de changer dans les récits médiatiques et que cela permettra de favoriser une évolution des pratiques.

{"preview_thumbnail":"/sites/default/files/styles/video_embed_wysiwyg_preview/public/video_thumbnails/TLGGNf-pFrWKWlYwNDA2MjAyMQ.jpg?itok=IWHG1lZP","video_url":"https://www.youtube.com/watch?app=desktop&list=TLGGNf-pFrWKWlYwNDA2MjAyMQ&v=HyyaUmbepi4&feature=youtu.be","settings":{"responsive":1,"width":"854","height":"480","autoplay":1},"settings_summary":["Embedded Video (Adaptatif, autoplaying)."]}

 

Quelles solutions pour le Liban face aux conséquences du changement climatique ?

Le Liban est l’un des pays les plus menacés par les conséquences du changement climatique dans le Sud de la Méditerranée. Le reportage de la journaliste Pascale Sawma, publié par Daraj, recense à travers des témoignages les principales menaces engendrées par le réchauffement climatique auxquelles fait face le Liban : la raréfaction de l’eau et l’apparition de nouvelles espèces d’insectes menaçant les forêts de cèdres. Ces phénomènes, favorisés par la fréquence et la récurrence d’évènements préjudiciables tels que les hivers tardifs, la sécheresse et la baisse de la pluviométrie et de l’enneigement au Mont Liban, ont un impact négatif sur l’économie, la santé et le tourisme dans le pays.
Face à la sécheresse, Habib Maalouf, professeur universitaire et expert en environnement, insiste sur la nécessité de mettre en place des politiques publiques qui favorisent l’optimisation des ressources en eau en remplaçant, par exemple, les barrages par des dispositifs permettant de mieux stocker et préserver les eaux souterraines. En effet, les eaux de surface, exposées aux fortes températures induites par le réchauffement climatique, sont sujettes à l’évaporation. Le reportage souligne, par ailleurs, que ces mesures doivent être accompagnées de dispositifs pour mettre fin à la corruption dans la gestion de l’eau, éradiquer les bidonvilles et mieux gérer les eaux usées. Les chercheurs insistent également sur le rôle de premier plan que devraient jouer les collectivités locales dans cette gouvernance.

{"preview_thumbnail":"/sites/default/files/styles/video_embed_wysiwyg_preview/public/video_thumbnails/OCXmg5goq3E.jpg?itok=44H_6Jta","video_url":"https://www.youtube.com/watch?v=OCXmg5goq3E ","settings":{"responsive":1,"width":"854","height":"480","autoplay":1},"settings_summary":["Embedded Video (Adaptatif, autoplaying)."]}


Les solutions de la population d’Assiout confrontée à la pollution engendrée par une usine d’engrais chimiques

À Assiout, une ville égyptienne située à 320 km au sud du Caire, la pollution engendrée par une usine d’engrais chimiques a provoqué de nombreux dégâts environnementaux et sanitaires. Ainsi, le nombre de cas de personnes souffrant de graves maladies respiratoires provoquées par les gaz polluants émis par l’usine ne cesse de se multiplier. Le reportage, publié par le journaliste Ehab Zidan sur Daraj, met en lumière l’originalité de la mobilisation de la population locale confrontée à ce danger. Face au silence des autorités, un collectif d’agriculteurs s’est engagé dans la production d’engrais biologiques.
Cette initiative vise à la fois à couvrir leurs besoins en fertilisants, dans le respect de l’environnement, et à exercer une forme de pression économique sur l’usine. Cette solution conçue et mise en place par la population locale a commencé à porter ses fruits puisqu’elle a eu un impact négatif sur le chiffre d’affaires de l’usine et a contraint sa direction à changer de stratégie et à s’orienter vers la production d’engrais moins polluants.
Reportage à lire et vidéo à voir sur le site de Daraj (en arabe).

Les énergies renouvelables, quels usages pour une agriculture durable ?

La transition énergétique est au cœur de la lutte contre le réchauffement climatique. À travers son reportage publié sur Cillium FM, le journaliste Hatem Salhi, aborde les enjeux liés aux énergies renouvelables pour les agriculteurs du gouvernorat de Kasserine, situé au centre de la Tunisie dans une zone semi-aride particulièrement exposée au réchauffement climatique. Le reportage met l’accent sur les expériences des agriculteurs ayant fait le choix d’utiliser des énergies renouvelables.
Dans un contexte marqué par l’augmentation des tarifs de l’électricité, l’énergie solaire, qui "ne coûterait rien" selon Chokri Chakhari, l’un des agriculteurs interrogés, constitue une opportunité intéressante pour diminuer considérablement les charges.
Par ailleurs, comme l’affirme Chokri Mezghenni, coordinateur de La caisse verte pour le climat en Tunisie, les énergies renouvelables ont des vertus plus globales : en permettant de baisser les émissions de gaz à effet de serre, elles aident à lutter contre le réchauffement climatique et représentent également un levier pour réduire la dépendance énergétique du pays.

{"preview_thumbnail":"/sites/default/files/styles/video_embed_wysiwyg_preview/public/video_thumbnails/KLWoymzZ6N4.jpg?itok=B2aC58yz","video_url":"https://www.youtube.com/watch?v=KLWoymzZ6N4","settings":{"responsive":1,"width":"854","height":"480","autoplay":1},"settings_summary":["Embedded Video (Adaptatif, autoplaying)."]}


Dans le cadre de MédiaLab Environnement, une vingtaine de journalistes ont été formés au journalisme de solutions et sont accompagnés pour produire, avec cette approche, des contenus vidéo et des podcasts sur des enjeux environnementaux.

Nos dernières actualités