Indra El Hage, créatrice de bonnes ondes
Indra est responsable de projets chez CFI depuis 2020. Elle a choisi de nous parler d’un projet qui l’a particulièrement marquée, Sada, un programme de soutien aux médias au Soudan. Sada a suscité beaucoup d’enthousiasme auprès des médias bénéficiaires et a prouvé à Indra qu’avec beaucoup de motivation et des gens déterminés à changer les choses, un petit projet peut avoir de grands impacts !

Indra, comment votre route a-t-elle croisé celle de CFI ?
J’ai rejoint CFI en octobre 2020, après plusieurs années dans la gestion de projets de développement en Afrique et au Moyen-Orient. J’ai notamment travaillé au PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) à Beyrouth, puis au siège de l’UNOPS (The United Nations Office for Project Services) à Copenhague. En 2020, j’ai eu envie de prendre un nouveau tournant, de me reconnecter au terrain et de mener des actions plus directes. Les thématiques liées aux médias m’intéressaient beaucoup, et c’est ce qui m’a décidée à ouvrir un nouveau chapitre chez CFI, en tant que responsable de projet.
En quoi consiste votre rôle aujourd’hui chez CFI ?
Je suis chargée de coordonner un projet – et souvent plusieurs en même temps – du début à la fin : écriture du projet, montage, coordination avec les bailleurs pour obtenir des fonds, planifications, mise en œuvre, mesure d’impact, communication, reporting… C’est un travail très exigeant, qui demande d’être à l’écoute, de savoir gérer les priorités, de résister au stress, d’échanger avec une grande variété d’interlocuteurs – bailleurs, partenaires de mise en œuvre, partenaires locaux, bénéficiaires… – et de s’adapter constamment au changement. Mais c’est aussi un métier très gratifiant, car nos actions ont un impact direct, tangible, sur la société et la vie des gens.

Quel projet vous a particulièrement marquée ?
En décembre dernier s’est achevé avec succès un projet qui m’a beaucoup tenu à cœur : le projet Sada, au Soudan. L’objectif de Sada (« échos » en arabe) était d’améliorer la qualité de l’information diffusée sur les ondes radiographiques soudanaises, et de mettre l’accent sur certaines thématiques telles que la transition démographique, l’intégration des femmes et des jeunes dans les débats citoyens, la cohésion sociale ou encore le respect de la diversité. Au Soudan, la radio représente le moyen le plus efficace de s’informer pour les populations éloignées de la capitale ; c’est donc un média très stratégique. Pendant 12 mois, nous avons formé 40 journalistes et rédacteurs et rédactrices en chef originaires de différents états du Soudan, les avons aidés à produire des émissions culturelles – en lien notamment avec les sujets de genre, d’inclusion et de cohésion sociale – et avons encouragé l’échange de contenus et de bonnes pratiques journalistiques entre les différentes radio.
Quel bilan tirez-vous de ce projet ?
Un bilan très positif, puisque nous avons eu plus de participants que prévu, et de très bons retours sur les contenus produits. Malgré un contexte économique et politique très difficile au Soudan, j’ai senti chez les journalistes – surtout chez les jeunes et les femmes – une très grande envie de faire bouger les choses et de changer les mentalités au sein de leurs audiences. C’était très motivant pour nous, cela nous a poussé à nous surpasser à chaque étape du projet. Bien sûr, nous aurions voulu faire encore plus et mieux, mais nous avons déjà parcouru un beau chemin. A titre personnel, ce projet m’a montré que, même avec un budget limité et dans un contexte difficile, nous pouvons accomplir de grandes choses, trouver des solutions et atteindre un maximum de bénéficiaires.
Quelles qualités vous ont été particulièrement utiles pour mener à bien ce projet ?
Comme souvent, j’ai dû déployer un bon relationnel, afin de bien communiquer avec les différents acteurs du projet : le siège de CFI, les équipes terrain, les bailleurs, les bénéficiaires etc. C’est important de savoir jongler entre les différentes visions du projet et de respecter les attentes de chacun. J’ai dû également bien m’organiser, pour tenir les objectifs dans les délais impartis, et m’adapter au contexte particulier d’un Soudan post-révolutionnaire.
Une anecdote à raconter ?
Une jeune journaliste souhaitait assister aux formations, mais devait allaiter son bébé. Nous avons collecté des fonds pour couvrir les frais d’une nounou, ce qui a permis à la jeune femme de participer au projet !