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Fadel Aljebali : se reconstruire et reconstruire la Libye

Projet associé

Passionné de médias et d’architecture, Fadel Aljebali, 38 ans, réalise une série de vidéos qui encouragent les jeunes Libyens à exercer des métiers manuels.
Portrait par Bérengère Merlot.

 

Cultiver les esprits est primordial pour bâtir les nations, sous-titre en français le pilote de 3mn20 de Fadel Aljebali. Et tout est dit du feu qui anime ce jeune homme multi-casquettes. Dès les premières minutes, les vues aériennes d’une Libye flamboyante saisissent. Les images qui suivent, des immenses dégâts causés par l’ouragan Daniel sur la ville de Derna, au nord-est du pays, en septembre 2023, aussi.

Fadel est un brillant développeur informatique, devenu ingénieur puis architecte. Il crée sa première entreprise de BTP en 2014, à Tobrouk, ville portuaire de l’Est de la côte libyenne, d’où il est originaire. En 2017, il y fonde la société Al Fakher qui signifie source de fierté, spécialisée dans le BTP et dans l’immobilier. Ibrahim Gomha, 33 ans, grand ami de Fadel qui travaille avec lui depuis neuf ans, le décrit comme quelqu’un qui aime fondamentalement les autres, qui a de grandes ambitions et beaucoup d’énergie.
Au sein de la société Al Fakher, Fadel fonde la radio privée Dar Al-Salam qui émet sur 88,5 FM. Une passion et un rêve nés d’une expérience comme directeur du son et éditeur pour la radio gouvernementale Radio Tobrouk en 2012-2013. Dar Al-Salam est la seule radio privée de Tobrouk. Elle vise, par des programmes utiles à la communauté et de l’information vérifiée, à promouvoir la paix par l’éducation des citoyens et citoyennes, après des années d’instabilité. Fadel rassemble. Je me souviens que quand nous étions enfants, Fadel a un jour pris ma main et m’a dit : ‘‘Je deviendrai président’’, raconte en souriant son petit frère Dewa Aljebali, 35 ans.

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Il y a une renaissance urbaine après la guerre et beaucoup d’opportunités de travail dans ce domaine...

Rien n’est impossible

Pour Fadel, grand jeune homme brun à la voix chaleureuse, l’avenir du pays appartient aux jeunes qui doivent se prendre en main. Le pays est en phase de reconstruction. Il y a une renaissance urbaine après la guerre et beaucoup d’opportunités de travail dans ce domaine, explique-t-il. C’est au contact d’artisans de Syrie, du Maroc, du Soudan et d’Égypte, immigrés en Libye, que naît l’idée de la série.

Au-delà de la mise en valeur des métiers manuels, le but est de faire émerger une génération consciente, engagée, qui prend en main son futur et le futur du pays. J’ai commencé en 2019 à apprendre à poser des panneaux de gypse (roche utilisée pour fabriquer du plâtre, Ndlr). Je veux maîtriser d’autres techniques et un jour ouvrir ma propre entreprise, témoigne à l’écran Fares Ismail, 24 ans, qui travaille pour la société Al Fakher.
Rien n’est impossible. Change ta vision de la vie et vis sereinement, sont les mots de fin de la vidéo pilote Ensemble pour reconstruire la Libye, réalisée pour le projet Intajat Jadida. La société Al Fakher déménagera bientôt pour un lieu plus grand, afin d’intégrer, en plus, un centre de formation pour les professionnels des médias. Une construction nouvelle pour poursuivre la reconstruction de la Libye.