La communauté
CFI réunit et fait travailler ensemble, sur des projets construits en commun, des hommes et des femmes qui sont les forces vives du secteur des médias, au Nord comme au Sud.
CFI mobilise le meilleur de l'expertise médias française en s'appuyant sur un vivier renouvelé en permanence d'environ 800 professionnels en activité.
Qu'ils jouent le rôle d'expert référent tout au long d'un projet de 2 ou 3 ans, ou interviennent plus ponctuellement pour partager une compétence ou un savoir faire spécifique, tous acceptent de mettre leurs expériences au service de leurs homologues des médias du Sud. Ils partagent avec eux leur vécu et leurs méthodes en essayant de les adapter aux contraintes de bénéficiaires qui évoluent dans un environnement technique et économique en général très différent.
CFI privilégie le recours à des professionnels en activité afin de faire bénéficier les médias du Sud d'une expérience effectivement pratiquée aujourd'hui au sein des médias du Nord. La formation et les conseils sont avant tout basés sur cette confrontation entre des professionnels vivant des réalités différentes mais animés de valeurs et d'ambitions similaires.
Les experts de CFI sont des hommes et des femmes (30% environ) recrutés pour des missions (en général à l'étranger) allant de quelques jours à plusieurs mois, la norme s'établissant autour de séjours d'une à deux semaines. Les contrats prennent la forme, selon les cas, de contrats de travail à durée déterminée ou de contrats de prestation négociés et établis à partir des objectifs et attentes de chaque projet. Outre une compétence professionnelle reconnue, ils doivent avoir la volonté de partager leurs bonnes pratiques avec leurs homologues des pays du Sud, dans des contextes professionnels souvent très éloignés de ce qu'ils vivent au quotidien dans le travail. Leur capacité à travailler en anglais ou en arabe est un atout apprécié.
Pour certains projets, CFI signe des conventions de partenariat avec des médias français qui acceptent de contribuer au déploiement d'une expertise spécifique. En fonction du type de projet et de la capacité des entreprises à rendre leurs collaborateurs disponibles, CFI a travaille régulièrement avec France Télévisions, l'AFP, Médiapart, La Netscouade, i-Télé, RFI, Rue89, BFM, Canal+, Lagardère Active ou le Bondy Blog pour apporter aux bénéficiaires une expertise sur mesure.
La formation de formateurs constitue un volet régulier des interventions de CFI afin que les acquis puissent être plus massivement partagés avec d'autres professionnels du même média ou de médias évoluant dans un contexte similaire. Tout en veillant à ne pas affaiblir les médias en activité en mobilisant trop régulièrement leurs meilleurs éléments, CFI met à disposition des professionnels formés des fiches synthétiques qui doivent leur permettre de partager leurs acquis.
Ces supports sont réunis autour d'une collection de 100 fiches libres d'accès en 7 langues : www.24hdansuneredaction.com
Les médias bénéficiaires sont des entreprises privées ou publiques, des collectifs ou des structures plus ou moins formalisées en fonction des circonstances. Dans certains cas, CFI accompagne des initiatives individuelles naissantes, notamment dans le secteur des médias en ligne et communautaires.
Les grandes catégories de médias bénéficiaires :
> Les médias publics, télévisions, radios, agences de presse et même presse écrite, qui sont en général des médias d'État, et parfois même des départements d'administration, pour lesquels l'enjeu est de se transformer en entreprises de service public pour survivre dans des paysages médiatiques de plus en plus ouverts.
> Les médias privés, télévisions, radios ou presse écrite, qui se sont constitués dès le départ en tant qu'entreprises, mais qui ont besoin de se moderniser, d'améliorer leur gestion, pour accroître leurs recettes, faire face à la concurrence et assurer leur développement.
> Les « nouveaux » médias nés d'initiatives citoyennes individuelles ou collectives, émanations de la société civile, radio communautaires ou médias en ligne, pour lesquels l'enjeu est de passer de l'engagement militant à la construction d'un modèle économique autosuffisant et pérenne, sans perdre l'indépendance et l'enthousiasme qui font leur force.
La mise en œuvre de chaque projet concerne ensuite une population de bénéficiaires qui travaillent avec les experts afin d'atteindre des objectifs qu'ils comprennent et auxquels ils adhèrent.
Le partage d'information entre acteurs du développement des médias permet d'éviter la duplication de l'aide, de réagir plus efficacement en cas de crise, de capitaliser sur certains retours d'expérience et, le cas échéant, de construire des consortiums capables de répondre aux exigences des bailleurs multilatéraux.
Les partenaires du Nord les plus réguliers de CFI sont l'ONG danoise International Media Support ( IMS), les agences publiques britannique (BBC Media Action) et allemande (Deutsche Welle Akademie), Reporters sans frontières (RSF), Internews Europe, IREX Europe (des ONG qui défendent la liberté de la presse et accompagnent des projets médias, société civile, etc…) ainsi que quelques autres opérateurs.
CFI travaille également avec plusieurs partenaires du Sud qui, du fait de leur implantation et de leur proximité avec les réalités locales, contribuent à construire des projets au service du développement des médias de leur environnement. La Fondation Samir Kassir, Code for Africa, la Fondation Anna Lindh et plusieurs autres dont plusieurs associations de journalistes ou de médias sont des acteurs du développement qui contribuent à structurer le marché et à identifier des bénéficiaires qui ne sont pas toujours connus des agences d'expertise.
Cette approche de concertation et de coordination autour de projets des bailleurs multilatéraux est largement partagée par les principales agences, ONG et autres acteurs de mise en œuvre de l'expertise médias qui sont réunis au sein du Global Forum for Media Development ( GFMD). Cette instance internationale regroupe 175 organisations et construit collectivement un plaidoyer pour inscrire le développement des médias dans les agendas du développement.
CFI est également membre du Partenariat Européen pour la Démocratie (EPD), une organisation à but non lucratif qui soutient la démocratie dans le monde entier. Il regroupe quatorze organisations européennes de la société civile et de la sphère politique représentant onze États membres de l'UE présents en Afrique, en Asie, en Europe, au Moyen-Orient et en Amérique latine. EPD facilite la diffusion des connaissances et des bonnes pratiques en matière de démocratie dans le monde entier, et assure un plaidoyer pour que le soutien à la démocratie occupe une place importante dans l'agenda de l'Union européenne.
L'expertise médias constitue aujourd'hui un volet bien identifié de l'aide publique au développement ( APD) mondiale. Selon un rapport OCDE/CIMA [1] de mars 2015, 0,17% des fonds mondiaux mobilisés pour le développement sont consacrés au transfert de compétence à destination du secteur des médias (environ 200 millions de dollars en 2012).
Aux côtés des principaux bailleurs bilatéraux (Allemagne, États-Unis, Japon, Suède, Norvège, Royaume-Uni…), l'Union européenne s'impose comme un acteur majeur de ce secteur en ouvrant plusieurs de ses programmes aux projets médias : le voisinage, les droits de l'homme, le maintien de la paix ainsi que plusieurs programmes pays proposent de plus en plus systématiquement un volet de modernisation des entreprises médias.
Longtemps cantonnés à un rôle de diffuseur de messages de propagande, les médias ont intégré les logiques de développement et offrent un espace unique pour impliquer l'ensemble des populations, y compris celles jusque-là les plus isolées.
CFI opère majoritairement sur financements publics français. La subvention annuelle correspond à environ 0,1% de l'APD française en 2015 ce qui place la France dans les pays les plus actifs dans ce domaine.
Depuis plusieurs années CFI, travaille avec les instances européennes, à Bruxelles mais également avec les délégations implantées dans les principaux pays d'intervention. Cette volonté d'intégrer les priorités de l'Union européenne dans ce secteur vise à optimiser l'efficacité de l'aide en rapprochant, autant que faire se peut, nos objectifs réciproques. L'appropriation des procédures recommandées par l'Union européenne permet également de mieux positionner CFI sur certains appels.
La concertation entre les bailleurs et les agences de développement médias permet de renforcer l'efficacité de l'aide au service des médias des pays du Sud.
[1]http://www.cima.ned.org/wp-content/uploads/2015/03/CIMA-Official-Development-Assistance.pdf