La première formation au sein du média incubateur syrien endeuillée par la mort d’un jeune journaliste

Celui-ci devait participer la semaine prochaine à la première formation organisée dans le média incubateur syrien que vient juste d'ouvrir CFI à Gaziantep. C'est avec tristesse que l'ensemble de l'équipe de CFI a accueilli cette tragique nouvelle.

Depuis le début du conflit en mars 2011, la Syrie manque de journalistes indépendants pour couvrir la vie du peuple syrien. Les acteurs des médias internationaux et syriens qui tentent de rendre compte de l'actualité en Syrie exercent aujourd'hui dans des conditions extrêmes et périlleuses. CFI a choisi de soutenir plusieurs initiatives de journalistes syriens qui tentent de proposer à la population restée en Syrie une information libre et de qualité.

Pendant une semaine, du 16 au 22 septembre, 13 journalistes syriens, dont 7 femmes, seront formés à la production de contenus multimédias adaptés au web. Ils bénéficieront également d'un apprentissage dédié à la construction d'un reportage en s'appuyant sur les différentes formes de médias et leur complémentarité. Il s'agit de citoyens engagés, journalistes travaillant pour le web, la TV, la radio ou la presse écrite. Cette action est menée en collaboration avec le réseau des femmes journalistes syriennes.

Un média incubateur pour renforcer le rôle des médias syriens indépendants

Cette formation se déroulera à Gaziantep en Turquie, près de la frontière syrienne, au sein de l'incubateur de médias syriens (Syrian Media Incubator) qui vient d'être ouvert par CFI grâce à un financement de l'Union européenne et du ministère français des Affaires étrangères et du Développement international.

Ce nouveau centre met à disposition du matériel technique (studio, salle de montage…) pour les professionnels des médias syriens, et délivrera pendant les 18 prochains mois plus de 15 formations de deux semaines, en langue arabe, pour près de 200 journalistes. L'objectif est de renforcer le rôle des médias syriens dans la production et la diffusion d'informations fiables et équilibrées et de professionnaliser une nouvelle génération de journalistes.

« Comment ne pas avoir une pensée pour le courage de Mohammed Alqasim et des autres citoyens syriens engagés, dont beaucoup sont déjà venus se former pendant quelques jours avec CFI aux rudiments des techniques du journalisme, et qui sont retournés chez eux raconter au monde cette guerre civile. La mort de ce jeune journaliste montre une fois de plus combien il est dangereux et difficile de faire ce métier en Syrie. Avec le média incubateur, CFI est engagé durablement auprès de ces jeunes citoyens journalistes qui incarnent la Syrie que nous aimons. »
Étienne Fiatte, directeur général de CFI.