La campagne des corovidéos vue par des influenceurs et des influenceuses du Sahel
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MediaSahel Covid-19D’avril à août 2020, vingt vidéos humoristiques ont été diffusées sur les réseaux sociaux pour sensibiliser au coronavirus les populations du Mali, du Niger,du Burkina Faso et du Sénégal. Fruit d’un partenariat entre l’Agence française de développement médias (CFI) et le réseau international des dessinateurs de presse Cartooning For Peace, ces corovidéos ont été relayées par des influenceuses et des influenceurs des quatre pays cibles.
Retour d’expérience avec ces activistes digitaux qui tirent aujourd’hui un bilan très positif de cette initiative.
Les réseaux sociaux, l’humour et les langues nationales ont été les ingrédients principaux du succès des corovidéos. Créées par le dessinateur franco-burkinabé Damien Glez, dans le cadre du projet MédiaSahel de CFI, ces courtes vidéos humoristiques, qui avaient pour objectif de sensibiliser au coronavirus les jeunes du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Sénégal, ont été diffusées pendant 3 saisons sur différents réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, WhatsApp et YouTube). Afin d’accroitre leur impact elles ont été traduites et publiées dans 13 langues locales, en plus du français (mooré, fulfuldé, gourmantché et diouala au Burkina Faso ; fulfuldé, bambara, songoï, tamasheq au Mali ; en tamasheq, fulfulde, haoussa, zarma au Niger ; et wolof pour une diffusion auprès des jeunes sénégalais).
Leur très large diffusion sur les réseaux sociaux a été rendue possible grâce à l’implication de vingt influenceuses et influenceurs dont l’engagement de longue date auprès de la jeunesse sahélienne a permis de toucher une part très importante de la population.
Aïcha Belem, bloggeuse au Burkina Faso, a trouvé dans cette campagne de sensibilisation la possibilité d’agir concrètement contre la contagion du virus dans son pays. Les vidéos publiées sur sa page Facebook ont souvent touché plus de 3000 personnes.
"J’ai accepté de prendre part à la campagne des Corovidéos pour plusieurs raisons. En tant que bloggeuse, je traite souvent des sujets d’actualités, et pouvoir le faire tout en sensibilisant les personnes afin de mieux lutter contre ce que nous traversions était une initiative louable. Aussi, c’était là ma manière d’aider à lutter contre cette pandémie dans mon pays par la simple publication de ses vidéos. Le bilan que j’en tire est plutôt positif. Dans l’ensemble, les vidéos ont eu un impact assez conséquent. Les personnes qui me suivent ont surtout apprécié le fait qu’il y ait des petites mises en scène, avec la petite note humoristique. Cela a d’ailleurs facilité la transmission des messages et motiver d’autres personnes à partager les vidéos."
Ousmane Traoré, bloggeur au Mali, souhaitait lui aussi prendre une part active à la lutte contre la pandémie. Membre actif du réseau Démocracy Tech Squad il avait déjà entamé des activités visant à sensibiliser la population malienne. La campagne des Corovidéos lui a donc offert un nouveau levier d’action dont il juge l’impact très important :
J’adore vos vidéos c’est drôle tout en sensibilisant, écrit une internaute malienne.
"Les retours quantitatifs des influenceurs et des influenceuses ont démontré que les vidéos ont été vues par un large public, commentées et aussi appréciées. Les retours qualitatifs sur la toile étaient tout aussi encourageants. Certaines vidéos ont suscité des débats dans les commentaires, des rappels des actualités locales ; des rappels des gestes barrières et des sentiments positifs.
"Beaucoup de personnes nous ont fait des retours et ont montré que les vidéos étaient pertinentes, d’autres nous qualifiaient même comme étant des ambassadeurs de lutte contre la maladie à Covid-19. Des responsables de radios de la place nous ont d’ailleurs contacté à la suite des publications pour que nous puissions participer à des émissions traitant de la maladie. La campagne a aussi permis d’accroître la visibilité du réseau, notamment grâce au partage réguliers des vidéos."
Au Mali comme dans les autres pays, certains influenceurs et influenceuses ont choisi de partager les vidéos en français sur Facebook et Twitter, mais de privilégier celles en langues locales pour leurs différents groupes WhatsApp afin de pouvoir toucher aussi les populations des zones rurales.
Au Niger, Nourratou Hega ressentait aussi le besoin de contribuer à faire passer des messages utiles et nécessaires. "Etant une femme relativement bien suivie sur les réseaux sociaux, avec notamment une large base de données de contacts WhatsApp, j’avais les moyens d’apporter ma pierre à l’édifice dans la lutte contre cette pandémie. Et quand l’occasion s’est présentée avec CFI qui mettait à notre disposition des capsules vidéo, je n’ai pas hésité à la saisir pour me sentir utile. De nombreuses personnes m’ont manifesté leur enthousiasme face à ce qu’on proposait, le partage a permis de toucher des personnes autres que les membres de ma communauté."
Fatou Jupiter Touré, une actrice sénégalaise très suivie sur la toile, notamment par les femmes de son pays et n’a pas hésité une seconde à s’engager dans l’initiative des corovidéos :
"Il était de mon devoir de m’impliquer et de contribuer à apporter des réponses fiables face à la prolifération de fausses informations. Ma communauté a été très réactive surtout quand je proposais les jeux de questions / réponses, ce qui montre que le message était écouté et compris. Le format BD aussi était un excellent choix."
Ses publications sur Instagram et Facebook ont permis de toucher entre 2000 à 3000 personnes.
En plus des réseaux sociaux, des chaines de télévision privées ont également été mobilisées pour diffuser les corovidéos : trois au Burkina Faso (Savane TV, BF1, 3 TV), trois au Mali (Renouveau et Cherifla et M7 TV) et trois au Niger (Labari, Canal 3 et Bonferey).
MédiaSahel Covid-19 appuie la production et la diffusion de contenus fiables et de qualité sur la maladie à coronavirus, en adaptant les contenus médiatiques déjà produits grâce au projet MédiaSahel et en proposant de nouveaux contenus d'information et de sensibilisation.
Il bénéficie d'un financement complémentaire de l'Agence française de développement (AFD), dans le cadre de l'initiative Covid-19 Santé en commun portée par la France.