Limegbié : donner la parole aux femmes rurales
Projet associé
Connexions citoyennesDécouvrez le témoignage de Cyrielle Raingou (Cameroun), une des participantes du projet Connexions citoyennes.
« Mon projet Limegbié est né d'une envie de donner la parole aux femmes rurales. Comment valoriser leur rôle au sein de leur communauté et montrer les talents qui les habitent ? L'idée était donc d'initier ces femmes à l'art documentaire, afin qu'elles puissent témoigner elles-mêmes de leur quotidien et actions, loin des villes.
Dans ce cadre, m'associer à l'initiative Connexions citoyennes menée par CFI a été un accélérateur. Grâce aux sessions de formations et de brousse camps organisés pendant l'année, j'ai pu confronter mon projet aux regards critiques d'entrepreneurs locaux et aux contraintes de terrain pour parvenir à un plan d'actions crédible et efficace. Parmi ces mentors, le réseau PANOS rencontré lors du brousse-camp de Dakar m'a mis en relation avec une association du nord du Cameroun, initiée aux techniques de reportage vidéo, qui dénonce les violences faites aux femmes.
Depuis, nous travaillons sur le portrait d'une victime de mariage précoce, aujourd'hui devenue activiste, dont le tournage devrait débuter prochainement.
En parallèle, nous avons également organisé une expédition en zone rurale, à la rencontre des femmes qui y vivent. Ces rencontres nous ont permis de leur présenter notre projet et de fédérer nos premières « futures » réalisatrices. Elles se sont ainsi prêtées au jeu de la caméra, à travers des vidéos de présentation dans lesquelles chacune évoquait son engagement dans la communauté.
À l'issue de cet exercice, nous avons retenu trois femmes que nous formons actuellement à l'art documentaire, afin qu'elles tournent leur premier reportage sur une personnalité inspirante de leur village.
Parmi elles, nous sommes fiers d'accompagner Lisa– originaire de Koumelap – qui a déjà commencé le tournage de son reportage, qui raconte le quotidien courageux de Namé, entre son travail aux champs, la récolte de ses fruits et légumes, leur vente en bordure de route et la préparation des repas pour sa famille.
En juillet dernier, nous nous sommes rendus à Koutaba et Foumban, où nous avons présenté une master class dédiée à la production de films documentaires. Nous y avons enseigné les bases du reportage à neuf femmes, afin qu'elles puissent construire leur scénario et imaginer son découpage pour raconter une histoire.
La prochaine étape ?
Que les femmes que nous formons tournent deux à trois vidéos de court format chaque mois, pour alimenter notre plateforme et mettre en valeur les talents de leur communauté !
En termes de financement, j'ai supporté toutes les charges liées au démarrage du projet. Mais, grâce aux contacts noués via Connexions citoyennes, je me suis associée à un investisseur, qui a déjà contribué à 50% de notre dernière expédition. Nous sommes en train de signer un contrat de partenariat. »